Résumé Mon article ébauche de manière succincte le contenu de ma thèse portant sur les objets en métaux précieux issus du sol de la Gaule orientale. Ainsi sont abordées des notions fondamentales relatives aux trésors. Les objets concernés sont donc des bijoux, des monnaies, des statuettes et de la vaisselle en or, argent, bronze, électrum et pierres précieuses. Il est important de cerner certains points, notamment les questions de vocabulaire inhérentes au sujet. Dans un premier temps il est important de comprendre que la notion de trésor est fondamentalement différente de celle que l’on connaît aujourd’hui. La notion de richesse, quant à elle, est en lien avec les matériaux utilisés pour la création des bijoux. Le luxe démesuré et ostentatoire des Romains entraînera des mesures législatives conséquentes. Ces notions font directement écho aux contextes et aux formes de dépôts qui résultent d’une volonté de conserver une certaine richesse par l’intermédiaire des bijoux et de tout mobilier en métal précieux.
Il est utile de préciser que mon travail n’est pas la publication des trésors en tant que tel mais de proposer un état des lieux des dits trésors et des notions afférentes.
Résumé
Une étude récente, centrée sur l’abbaye de Fulda, met en lumière le processus de construction identitaire de la communauté dans une analyse des écrits produits par le scriptorium de l’institution. Cet article se propose d’appliquer ce modèle de raisonnement aux abbayes de Wissembourg et de Werden, en partant du constat qu’elles partagent avec Fulda le fait d’avoir fait rédigé un cartulaire et un inventaire de biens et de revenus (Urbar) dans un court laps de temps au IXe et au début du Xe siècle. Les raisons qui ont poussé à ces rédactions et les relations entre le cartulaire et l’Urbar seront interrogées. Cette réflexion permettra d’élargir le champ de recherche aux liens entre les cartulaires et d’autres écrits de nature hagiographique, mémorielle ou de gestion. La copie d’actes s’inscrit dans une entreprise plus large d’écriture de nombreux documents qui donnent à l’institution les moyens de se forger une identité.
Résumé Parmi les offices de bouche de l’hôtel royal, l’écuyer tranchant a la tâche délicate de découper et servir les aliments destinés au roi. A la fin du Moyen Âge, la publication de plusieurs traités de découpe témoigne de l’intérêt porté à la fonction. En 1423, Enrique de Villena, un noble castillan d’ascendance royale, rédige l’Arte Cisoria à la demande de Sancho de Jarava, écuyer tranchant du roi Jean II de Castille. L’auteur, qui a lui-même exercé en tant qu’écuyer tranchant lors du banquet de couronnement de son cousin Ferdinand de Antequera en 1414, offre un témoignage précieux sur les pratiques de cet office. L’analyse de l’ouvrage permet de comprendre l’importance dévolue à la fonction qui dépasse le simple cadre domestique et revêt un caractère honorifique.
Résumé Si l’Antiquité envisageait avant tout les passions à partir de leur rivalité avec la raison, l’âge classique s’interroge plutôt sur leurs conditions d’engendrement. Passion du surgissement même de la nouveauté, l’admiration jouit d’un statut singulier, au point de devenir la première de toutes les passions. Or, elle n’est pas un simple corrélat de l’ignorance qui s’effacerait devant le savoir. Éveil inaugural de l’attention aux choses, l’admiration constitue encore la consécration ultime du désir de gloire qui hante les conduites, ainsi que le critère esthétique permettant d’apprécier la réussite d’une œuvre. Elle est la passion paradigmatique du XVIIe, non parce qu’elle est une passion spectaculaire (telle la colère antique), mais parce qu’elle est la passion du spectaculaire, et forme en cela l’affect adéquat à un monde pensé comme un spectacle, dont nous examinerons trois modalités : le spectacle du réel, le spectacle social, et l’art du spectacle par excellence qu’est le théâtre.
Résumé
Pendant la majeure partie de l’époque moderne, il était courant d’accuser la reine lorsque le couple royal était infécond. Or, à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le schème tend à s’inverser dans les monarchies européennes et la suspicion se porte de plus en plus sur l’incapacité sexuelle du monarque. Le cas de Louis XVI est connu mais rarement remis en contexte. Il s’agira donc ici d’adopter une approche diachronique et d’ouvrir notre étude à divers exemples européens afin de mettre en évidence la banalité des cas d’infécondité et le changement de paradigme qui s’opère au XVIIIe siècle concomitamment au développement d’un discours expriment une crise de la masculinité. Par la suite, on s’interrogera sur la manière dont cette crise a été prise en considération par le pouvoir royal en France et on s’arrêtera plus particulièrement à l’étude des représentations de Louis XVI dans une perspective genrée en y recherchant les signes visant à souligner sa masculinité.