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Numéro 5, été 2014

Editorial n°5

La publication d’un nouveau numéro est toujours l’aboutissement d’un travail de longue haleine. Les collaborateurs de Circé, tous étudiants bénévoles, savent bien le temps et l’investissement que demande la préparation d’un numéro. Notre souci d’exigence scientifique ajoute à notre charge, mais nous pensons qu’il est nécessaire pour proposer des articles de qualité. Nous remercions une fois encore les enseignants-chercheurs compétents et disponibles qui ont relu avec intérêt les articles que vous vous apprêtez à lire.

Depuis les origines du projet, Circé a souhaité s’inscrire dans le champ restreint des revues généralistes d’histoires et sciences sociales. Et si des nouveautés sont à prévoir dès le prochain numéro, Circé restera fidèle à cette identité première. C’est donc, une fois encore, un numéro offrant des varia d’articles couvrant les grandes périodes historiques, de l’antiquité au contemporain, que nous publions aujourd’hui.

Pour la première fois, l’archéologie s’invite dans un numéro avec l’article d’Olivier Blin, de même que la philosophie avec celui de Thibault Barrier, quant à l’histoire de l’art, c’est l’article d’Alexandre Page qui la représente. Cette diversité disciplinaire rappelle notre ouverture affirmée aux sciences humaines et sociales, inscrite dès les origines dans le projet de la revue. Toutefois, Circé n’oublie pas que l’histoire culturelle fait partie de son identité, les articles d’Olivia Parizot et d’Aurore Chéry notamment l’illustrent cette fois encore.

Plusieurs lignes de force traversent ce numéro. La mémoire, vaste chantier des études historiques, est approchée à deux reprises avec la question de l’identité de communautés religieuses de la fin du Haut Moyen Âge et d’une construction mémorielle par l’écrit ; également à travers les lieux de mémoire que sont les maisons d’écrivains, mémoire des auteurs et de leurs œuvres. Le lecteur pourra relier les articles d’Olivier Blin et de Nathalie Blais qui tous les deux permettent de réfléchir à la trace, archéologique pour le premier, monumentale pour la seconde. Tantôt source et tantôt projet, la trace est une question de regard porté. Le spectacle des passions, enfin, rapproche les articles de Thibault Barrier et Nicolas Picard. Thibault Barrier propose de considérer l’admiration comme passion emblématique du théâtre du XVIIe, dont l’expérience se fait autant sur la scène que chez le spectateur. Nicolas Picard, sur les articles journalistiques consacrés aux condamnés à mort, décrit des récits mettant en spectacle de la vie des détenus, à visée tantôt cathartique, tantôt divertissante, et tantôt pour indigner le lecteur. Il est toujours surprenant de voir des liens apparaître entre des articles, même dans le cas de varia.

Nous sommes enfin heureux de l’opportunité qui nous a été offerte de réaliser le portrait d’un brillant jeune chercheur, Philippe Charlier, médecin-légiste, anthropologue et historien. Ce « médecin des morts » tel qu’il s’est décrit dans un ouvrage, revient pour nous sur la nature de son travail et de ses enquêtes, entre laboratoire et étude de terrain, et sur le croisement disciplinaire qui est au cœur de sa carrière. Ses réponses apporteront un éclairage sur des questionnements récurrents de la science, tel que le respect des restes humains ou encore la diffusion du savoir dans l’espace public et sa réception par l’opinion.

Nous espérons que vous trouverez satisfaction à lire ce cinquième numéro de notre revue. Circé arrive ici à la fin d’un cycle puisque dès le prochain numéro, vous trouverez pour la première fois un dossier thématique articulant les articles et le portrait. Mais pour cela, il faudra attendre mars 2015.

Le comité de rédaction de Circé. Histoires, Cultures & Sociétés.

Formation, objets d’études, insertion et pratique d’un médecin légiste et archéo-anthropologue, avec Philippe Charlier

Philippe Charlier, Médecin légiste et archéo-anthropologue. APHP-UVSQ

Portrait de Philippe Charlier tourné à son laboratoire de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Il revient sur sa formation et ce qui fait sa vie de chercheur : ses objets d’études, l’accueil du public et de ses collègues, ses passions, son insertion dans le monde de la recherche. Bref, Philippe Charlier sous toutes les coutures !

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Le site de la Ferme d’Ithe et l’agglomération antique de Diodurum (Le Tremblay-sur-Mauldre / Jouars-Pontchartrain, 78, Yvelines). Sources historiques, sources archéologiques et données architecturales pour un projet d’étude et de mise en valeur

Olivier Blin

Résumé
À 30 kilomètres de Paris, la ferme d’Ithe est située sur le territoire de la commune du Tremblay-sur-Mauldre, dans les Yvelines en limite avec celle de Jouars-Pontchartrain. Ses vastes bâtiments sont abandonnés depuis les années soixante. Leur origine est une grange ayant appartenu, au moins depuis le milieu du xiie siècle, à l’abbaye Notre-Dame des Vaux-de-Cernay. Mais son histoire remonte aussi à l’Antiquité puisqu’elle est installée sur les vestiges de l’agglomération gallo-romaine de Diodurum en partie fouillée lors des travaux de construction de la RN12.

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Les objets en métaux précieux en Gaule Orientale de la Tène C à l’organisation provinciale : contextes et formes de dépôt

Marie Tracol

Résumé
Mon article ébauche de manière succincte le contenu de ma thèse portant sur les objets en métaux précieux issus du sol de la Gaule orientale. Ainsi sont abordées des notions fondamentales relatives aux trésors. Les objets concernés sont donc des bijoux, des monnaies, des statuettes et de la vaisselle en or, argent, bronze, électrum et pierres précieuses. Il est important de cerner certains points, notamment les questions de vocabulaire inhérentes au sujet. Dans un premier temps il est important de comprendre que la notion de trésor est fondamentalement différente de celle que l’on connaît aujourd’hui. La notion de richesse, quant à elle, est en lien avec les matériaux utilisés pour la création des bijoux. Le luxe démesuré et ostentatoire des Romains entraînera des mesures législatives conséquentes. Ces notions font directement écho aux contextes et aux formes de dépôts qui résultent d’une volonté de conserver une certaine richesse par l’intermédiaire des bijoux et de tout mobilier en métal précieux.
Il est utile de préciser que mon travail n’est pas la publication des trésors en tant que tel mais de proposer un état des lieux des dits trésors et des notions afférentes.

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Construire l’identité communautaire, Les abbayes de Werden et Wissembourg du IXe au début du Xe siècle

Claire de Cazanove

Résumé
Une étude récente, centrée sur l’abbaye de Fulda, met en lumière le processus de construction identitaire de la communauté dans une analyse des écrits produits par le scriptorium de l’institution. Cet article se propose d’appliquer ce modèle de raisonnement aux abbayes de Wissembourg et de Werden, en partant du constat qu’elles partagent avec Fulda le fait d’avoir fait rédigé un cartulaire et un inventaire de biens et de revenus (Urbar) dans un court laps de temps au IXe et au début du Xe siècle. Les raisons qui ont poussé à ces rédactions et les relations entre le cartulaire et l’Urbar seront interrogées. Cette réflexion permettra d’élargir le champ de recherche aux liens entre les cartulaires et d’autres écrits de nature hagiographique, mémorielle ou de gestion. La copie d’actes s’inscrit dans une entreprise plus large d’écriture de nombreux documents qui donnent à l’institution les moyens de se forger une identité.

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