Editorial n°5

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La publication d’un nouveau numéro est toujours l’aboutissement d’un travail de longue haleine. Les collaborateurs de Circé, tous étudiants bénévoles, savent bien le temps et l’investissement que demande la préparation d’un numéro. Notre souci d’exigence scientifique ajoute à notre charge, mais nous pensons qu’il est nécessaire pour proposer des articles de qualité. Nous remercions une fois encore les enseignants-chercheurs compétents et disponibles qui ont relu avec intérêt les articles que vous vous apprêtez à lire.

Depuis les origines du projet, Circé a souhaité s’inscrire dans le champ restreint des revues généralistes d’histoires et sciences sociales. Et si des nouveautés sont à prévoir dès le prochain numéro, Circé restera fidèle à cette identité première. C’est donc, une fois encore, un numéro offrant des varia d’articles couvrant les grandes périodes historiques, de l’antiquité au contemporain, que nous publions aujourd’hui.

Pour la première fois, l’archéologie s’invite dans un numéro avec l’article d’Olivier Blin, de même que la philosophie avec celui de Thibault Barrier, quant à l’histoire de l’art, c’est l’article d’Alexandre Page qui la représente. Cette diversité disciplinaire rappelle notre ouverture affirmée aux sciences humaines et sociales, inscrite dès les origines dans le projet de la revue. Toutefois, Circé n’oublie pas que l’histoire culturelle fait partie de son identité, les articles d’Olivia Parizot et d’Aurore Chéry notamment l’illustrent cette fois encore.

Plusieurs lignes de force traversent ce numéro. La mémoire, vaste chantier des études historiques, est approchée à deux reprises avec la question de l’identité de communautés religieuses de la fin du Haut Moyen Âge et d’une construction mémorielle par l’écrit ; également à travers les lieux de mémoire que sont les maisons d’écrivains, mémoire des auteurs et de leurs œuvres. Le lecteur pourra relier les articles d’Olivier Blin et de Nathalie Blais qui tous les deux permettent de réfléchir à la trace, archéologique pour le premier, monumentale pour la seconde. Tantôt source et tantôt projet, la trace est une question de regard porté. Le spectacle des passions, enfin, rapproche les articles de Thibault Barrier et Nicolas Picard. Thibault Barrier propose de considérer l’admiration comme passion emblématique du théâtre du XVIIe, dont l’expérience se fait autant sur la scène que chez le spectateur. Nicolas Picard, sur les articles journalistiques consacrés aux condamnés à mort, décrit des récits mettant en spectacle de la vie des détenus, à visée tantôt cathartique, tantôt divertissante, et tantôt pour indigner le lecteur. Il est toujours surprenant de voir des liens apparaître entre des articles, même dans le cas de varia.

Nous sommes enfin heureux de l’opportunité qui nous a été offerte de réaliser le portrait d’un brillant jeune chercheur, Philippe Charlier, médecin-légiste, anthropologue et historien. Ce « médecin des morts » tel qu’il s’est décrit dans un ouvrage, revient pour nous sur la nature de son travail et de ses enquêtes, entre laboratoire et étude de terrain, et sur le croisement disciplinaire qui est au cœur de sa carrière. Ses réponses apporteront un éclairage sur des questionnements récurrents de la science, tel que le respect des restes humains ou encore la diffusion du savoir dans l’espace public et sa réception par l’opinion.

Nous espérons que vous trouverez satisfaction à lire ce cinquième numéro de notre revue. Circé arrive ici à la fin d’un cycle puisque dès le prochain numéro, vous trouverez pour la première fois un dossier thématique articulant les articles et le portrait. Mais pour cela, il faudra attendre mars 2015.

Le comité de rédaction de Circé. Histoires, Cultures & Sociétés.