Tous les articles par Revue Circe

Variations et permanences d’un modèle. L’éducation des femmes au fil des traductions du Livre des Trois vertus et du Libre de les dones, entre Moyen Âge et Renaissance dans la péninsule ibérique

Cécile Codet

Résumé
À travers l’étude de deux des plus importantes sommes consacrées à l’éducation des femmes à la fin du Moyen Âge, cet article jette un regard sur la diversité de la littérature didactique destinée au beau sexe en péninsule ibérique entre la fin du xive et le début du xvie siècle. Le Libre de les dones de Francesc Eiximenis (ca. 1396) et le Livre des Trois Vertus de Christine de Pizan (ca. 1405), deux textes d’origine très différente, y ont tous deux été traduits une première fois au milieu du xve siècle, avant de l’être une seconde fois dans la première moitié du xvie siècle, traduction qui connut alors une diffusion imprimée. Or, on peut envisager que le discours de l’auteur ait pu évoluer, sous la plume des traducteurs, selon deux critères : l’un spatial, et l’autre diachronique. Nous verrons donc en quoi, en 150 ans, le discours sur l’éducation des femmes tenu initialement par Francesc Eiximenis et Christine de Pizan a pu être adapté à de nouveaux contextes linguistiques et historiques.

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Ce que confessent les journaux intimes : un nouveau regard sur la confession (France, XIXe siècle)

Caroline Muller

Résumé
La pratique catholique de la confession a suscité l’intérêt des chercheurs en sciences humaines et sociales qui ont tenté d’en cerner l’évolution et les enjeux par le biais de sources normatives. De nouvelles perspectives de recherche s’ouvrent depuis quelques années : les sources du for privé permettent de renouveler notre savoir. Dans les journaux personnels des femmes, principal public du confessionnal au XIXe siècle, la confession apparaît comme une pratique paradoxale. Lieu de construction d’un rapport à soi, ce lieu où s’exerce l’autorité morale du confesseur ouvre aussi un espace de contestations et de négociations avec les normes, entre contraintes et libertés.

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« Bohémiens », « gens sans aveu » : désigner les nomades (Seine et Oise, 1900-1940)

Isabelle Guichon

Cet article est tiré d’un mémoire de master 1 histoire réalisé à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines soutenu en juin 2011. Isabelle GUICHON, « La représentation de l’altérité : le cas des nomades en Seine-et-Oise (1900-1940) », sous la direction de Juliette Aubrun et Christian Delporte, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, 2011 (mémoire de Master 1 non publié).

Résumé
Se basant sur des archives administratives (arrêtés municipaux, correspondance, pétitions…) conservées aux Archives départementales des Yvelines (dans la sous-série 5M), cet article résulte de l’étude terminologique des expressions servant à désigner les nomades et ainsi, de la représentation que l’on peut en avoir. Les termes recensés sont dès lors souvent marqueurs d’altérité à une époque où se développent les pratiques policières d’identification et où se met en place la surveillance des nomades à l’échelle nationale via l’imposition du carnet anthropométrique d’identité (loi du 16 juillet 1912).

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Fluctuations urbaines : de la nuit récréative de Villeurbanne vers la « contre-ville »

Alexandre Rigal

Résumé
La nuit récréative étudiée dans la commune de Villeurbanne permet de recenser la richesse des mobilités, des lieux de rassemblements, des acteurs et des objets de l’espace urbain. A partir des espaces actifs révélés par des cartes mentales des parcours et des lieux de récréation nocturne, une autre manière de concevoir l’espace urbain devient explicite : fluctuant, polarisé, rythmé et peuplé densément et diversement d’humains et de non-humains. Peu à peu, dans la nuit et hors la nuit, se laisse figurer un espace-temps urbain composite, une « contre-ville ».

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Editorial n°3

Numéro après numéro, Circé. Histoires, Cultures et Sociétés se développe et s’ouvre à d’autres terrains de recherche ainsi qu’à de nouvelles disciplines. Dans ce troisième volet nous vous emmènerons ainsi sur plusieurs continents, sans omettre pour autant les analyses à plus petite échelle. Le chercheur confirmé y cohabitera avec l’étudiant sans que ceci ne vienne pour autant influer sur le sérieux des publications. Iconographie, écrit, musique : Circé s’intéresse à tout avec le même intérêt. C’est cette même envie qui incite les membres de notre Comité de Rédaction à prendre sur leur temps de recherche afin de créer un moyen d’échanges essentiel pour ce qui est des études culturelles à l’UVSQ.
La diversité des sujets abordés pose en creux la question dans le futur d’un numéro spécial, où une même thématique unifierait tous nos articles. D’ici là, patience : Circé reste une revue jeune qui se structure peu à peu. Chaque nouvelle publication devient alors une étape supplémentaire de franchie, signe d’une collaboration active entre de jeunes chercheurs d’horizons différents et travaillant sur des sources tout à fait différentes. Circé progresse alors mais ne demeure pas pour autant en auto-suffisance pour ce qui est des articles.
Nous n’en demeurons pas moins satisfaits du travail ainsi que des avancées accomplies. A titre personnel, je remercie également l’ensemble de mes collaborateurs au sein de Circé. Nous sommes bien la preuve que cette revue résulte d’un travail collectif fait d’échanges passionnés, de remises en question régulières mais également de satisfactions profondes au moment des publications (en attendant d’autres formes de gratifications à l’occasion d’événements futurs organisés par Circé).
Nous remercions alors l’intégralité de nos éditeurs, relecteurs et bien entendu nos rédacteurs – Nathanel Amar, Susan Baddeley, Céline Durand, Jean-Charles Geslot, Florence Hénaut, Thibault Le Hégarat, Emmanuelle Portugal, Diane Pradal pour nous avoir fourni autant de sujets à réflexion. Nous demeurons également reconnaissants auprès de monsieur Olivier Guyotjeannin – référence en histoire médiévale – pour s’être montré autant disponible et nous avoir ouvert les portes des Archives nationales.

Le comité de rédaction