Résumé Cet article vise à dégager quelques problématiques de la pratique des éditions de textes dans l’histoire des sciences anciennes tout en introduisant le lecteur au champ des mathématiques cunéiformes. À cette fin sont d’abord donnés quelques éléments d’histoire des mathématiques en Mésopotamie. La suite revient alors sur l’historiographie de ce domaine de 1930 à 1980, évoque les dangers de l’image que celle-ci véhiculait, typiques de l’histoire des sciences, et comment elle est liée aux premières éditions de textes mathématiques cunéiformes par O. Neugebauer et F. Thureau-Dangin.
Résumé L’article revient sur l’historiographie des « origines » du cimetière et de l’église parisiens des Saints-Innocents, dans le but de comprendre les enjeux qui ont présidé à la formation de ce complexe cimétérial au xiie siècle. Il rassemble les données disponibles pour la première moitié du siècle, puis propose de replacer la formation du cimetière, la construction de l’église et la promotion du culte de Richard de Pontoise, enfant chrétien prétendument massacré par les juifs, au cœur de la politique de construction monarchique, territoriale et idéologique de Philippe Auguste.
Résumé Depuis le XIIIe siècle, l’ensemble du Midi de la France connaît un développement des communes consulaires qui ne vont pas cesser de s’institutionnaliser tout au long du XIVe siècle. Avec ses douze consuls majeurs, Montpellier ne fait pas figure d’exception. La présence de sources particulièrement riches, tel que le Registre des élections, permet de mettre en avant le fonctionnement des institutions communales montpelliéraines et de s’interroger sur les pratiques électorales. Cet article se penche sur l’élection des consuls majeurs et met en avant l’existence de certaines logiques de dialogue et de collaboration entre les habitants de la cité. Il s’agit de mettre en avant un système qui se présente à la fois souple et ouvert, mais également dominé par une portion de la population[1].
Résumé À travers l’étude de deux des plus importantes sommes consacrées à l’éducation des femmes à la fin du Moyen Âge, cet article jette un regard sur la diversité de la littérature didactique destinée au beau sexe en péninsule ibérique entre la fin du xive et le début du xvie siècle. Le Libre de les dones de Francesc Eiximenis (ca. 1396) et le Livre des Trois Vertus de Christine de Pizan (ca. 1405), deux textes d’origine très différente, y ont tous deux été traduits une première fois au milieu du xve siècle, avant de l’être une seconde fois dans la première moitié du xvie siècle, traduction qui connut alors une diffusion imprimée. Or, on peut envisager que le discours de l’auteur ait pu évoluer, sous la plume des traducteurs, selon deux critères : l’un spatial, et l’autre diachronique. Nous verrons donc en quoi, en 150 ans, le discours sur l’éducation des femmes tenu initialement par Francesc Eiximenis et Christine de Pizan a pu être adapté à de nouveaux contextes linguistiques et historiques.
Résumé
La pratique catholique de la confession a suscité l’intérêt des chercheurs en sciences humaines et sociales qui ont tenté d’en cerner l’évolution et les enjeux par le biais de sources normatives. De nouvelles perspectives de recherche s’ouvrent depuis quelques années : les sources du for privé permettent de renouveler notre savoir. Dans les journaux personnels des femmes, principal public du confessionnal au XIXe siècle, la confession apparaît comme une pratique paradoxale. Lieu de construction d’un rapport à soi, ce lieu où s’exerce l’autorité morale du confesseur ouvre aussi un espace de contestations et de négociations avec les normes, entre contraintes et libertés.