Les femmes meurtrières dans la Bretagne du XVIIIe siècle

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Marie Christine Delamotte

 


Résumé : Bien que les archives criminelles de la Bretagne du XVIIIe siècle conservent les traces d’assassinats particulièrement sanglants commis par des femmes, les meurtrières restent peu nombreuses. Le cas breton fait état de plusieurs caractéristiques propres à ces criminelles. Elles agissent rarement seules, le plus souvent en famille, si bien que leur degré de complicité est généralement difficile à évaluer. Elles tuent par des coups excessifs, lors d’une querelle ou d’un vol qui tournent mal mais elles peuvent aussi préméditer un assassinat par intérêt ou pour se débarrasser d’un mari. Les meurtres au sein de la famille sont sans doute largement sous-estimés, mais c’est l’infanticide qui se révèle être le meurtre féminin par excellence. Cette similitude avec le constat fait en d’autres régions montre que l’on ne peut pas parler d’une véritable spécificité bretonne pour le XVIIIe siècle mais au contraire d’un exemple représentatif ; même si le meurtre en Basse-Bretagne développe des spécificités en fin de période, avec une violence plus marquée.

Mots-clés : femmes, meurtre, infanticide, Bretagne, XVIIIe siècle.


Marie Christine Delamotte (Tempora, Université de Rennes 2) est née en 1955. Après une carrière de professeur des écoles, elle est doctorante et travaille à une thèse sur La violence féminine en Bretagne au 18e siècle, sous la direction de Dominique Godineau. Publication récente : Marie Christine Delamotte, « Le triste sort des bâtards nouveau-nés en Pays rennais à la fin de l’Ancien Régime », Histoire culturelle de l’Europe [En ligne], Revue d’histoire culturelle de l’Europe, Regards portés sur la petite enfance en Europe (Moyen Âge-XVIIIe siècle), Pratiques liées à la petite enfance, mis à jour le : 15/01/2018, URL : http://kmrsh.unicaen.fr/mrsh/hce/index.php?id=567

mc.delamotte@outlook.fr


Introduction

Pendant longtemps, la violence féminine a été ignorée. Minoritaire dans les archives comme dans les statistiques, elle est restée invisible. Mais depuis une vingtaine d’année, elle fait l’objet d’un intérêt nouveau sous l’impulsion d’historiennes[1] ou de sociologues[2]. Des chercheurs d’horizons différents se penchent sur l’histoire des femmes criminelles et s’interrogent sur leur représentation dans l’imaginaire collectif. Le XIXe siècle est abondamment documenté : une justice bien organisée depuis 1790 et une presse en plein essor offrent de nombreuses sources imprimées et iconographiques. Cet état de fait permet de mener des travaux spécifiques sur les femmes face à la justice[3], ou les grandes criminelles comme Violette Nozières[4]. En Bretagne, Annick Le Douget fait une large place aux femmes criminelles dans son livre sur la violence au village dans le Finistère[5] tandis qu’Annick Tillier se penche sur l’infanticide[6]. La période de l’Ancien Régime, avec une justice à l’organisation complexe et des archives moins bien conservées, n’offre pas autant de possibilités. Les femmes criminelles apparaissent dans des travaux plus vastes sur la violence en général[7], la criminalité dans un lieu ou une juridiction en particulier, à une période donnée[8]. Le XVIIIe siècle, avec des archives plus abondantes que celles des siècles précédents, permet néanmoins quelques recherches spécifiques sur les femmes, comme celles de Karine Lambert[9] sur la Provence ou de Dominique Godineau[10] pour la période révolutionnaire. En ce qui concerne la Bretagne, aucun ouvrage ne leur est spécifiquement dédié, même si Jean Quéniart aborde cet aspect dans son livre, Le Grand Chapelletout[11]. Les crimes féminins, selon la définition de l’époque, présentent des aspects très divers, allant de l’avortement et l’adultère au vol et aux violences verbales et physiques ; l’homicide n’en représente qu’une infime partie. Les femmes meurtrières sont encore peu connues et peu étudiées, dans l’Ancien Régime en général et en Bretagne en particulier. L’étude des archives bretonnes du XVIIIe siècle, notamment celles du Parlement de Bretagne, permet d’en esquisser un portrait, certes imparfait car vu à travers le filtre judiciaire. Toutefois, il s’agit ici d’analyser l’existence de caractéristiques spécifiques à ces meurtres et de s’interroger sur la représentativité du cas breton. Pour cela, nous verrons quel rôle jouent les femmes dans les homicides, quelles sont leurs motivations et modes d’action dans le contexte de la Bretagne du XVIIIe siècle.

La faible représentation des femmes dans les archives du Parlement de Bretagne

En examinant les archives du Parlement de Bretagne, on retrouve, entre 1689 et 1789, les traces d’environ 210 procédures pour homicide dans lesquelles des femmes sont impliquées à des degrés divers, une moyenne de deux à trois par an, avec une amplitude de zéro à cinq, sans évolution particulière au cours du siècle. Certes, toutes les procédures d’homicide n’arrivent pas en appel au Parlement : seulement celles où des juridictions inférieures ont prononcé des peines afflictives. Ainsi on en retrouve, pour la même période, une vingtaine au Présidial de Rennes et seulement cinq dans la juridiction royale de Brest. Ces chiffres sont évidemment très bas et ne correspondent très certainement pas à la criminalité réelle. D’une part, les séries d’archives qui nous sont parvenues sont souvent incomplètes, ce qui est le cas pour celles du Parlement. D’autre part, tous les homicides n’arrivaient forcément pas en justice, pour des raisons diverses : familles qui reculent devant les frais de justice, qui préfèrent un silence imposé ou consenti, un arrangement entre parties, ou c’est parfois le fait de procureurs négligents, soucieux d’éviter à leur juridiction les frais d’une procédure criminelle. Ainsi, en 1768, une sentence rappelle encore qu’il est fait défense « à tous recteurs, curés, prestres, et à tous particuliers d’inhumer et faire inhumer les corps de ceux qui auront esté trouvés morts avec des signes ou indices de mort violente »[12], ce qui montre que le problème est récurent. Cependant, même si le nombre d’homicides est sous-évalué, il n’en demeure pas moins que les femmes meurtrières sont très peu nombreuses. D’autant plus que dans 13 % des cas seulement, la femme tue seule tandis que pour 84 %, il y a au moins un homme également impliqué dans l’acte meurtrier. Quant au nombre d’hommes accusés dans un homicide (impliquant seulement un ou des hommes), il est quatre à cinq fois supérieur. Cette situation n’a rien d’exceptionnelle et ne paraît pas différente de celle des autres régions européennes. Ainsi Robert Muchembled rapporte qu’en Angleterre, au XIIIe siècle, les femmes représentent « moins d’une accusée sur dix »[13]; Michel Nassiet constate qu’au parlement de Paris, dans les années 1575 à 1604, les femmes « étaient 10,4 % parmi les accusées pour homicide »[14]; les études sur la prévôté royale de Vaucouleurs sous l’Ancien Régime[15] ou le duché-pairie de La Vallière[16] vont dans le même sens. Comme l’écrit Robert Muchembled, l’homicide est toujours « massivement masculin », et « cette sous-représentation s’observe toujours aujourd’hui, dans des proportions identiques »[17]. Cependant, en poussant notre regard plus loin que notre période, Annick Le Douget remarque que dans le Finistère « le pourcentage des femmes criminelles est au XIXe siècle constamment plus élevé que la moyenne française », phénomène qui est lié à une moyenne de criminalité générale « légèrement supérieure à la moyenne française ». Entre 1861 et 1875, le pourcentage d’accusées est de 20 % alors que le taux en France est de 14 %. Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que la moyenne du Finistère (16,5%) se rapproche de la moyenne nationale (15%)[18]. On peut expliquer cette situation par la résistance de la Basse-Bretagne à la modernisation progressive en cours au XIXe siècle. Isolée géographiquement et linguistiquement, elle conserve longtemps ses singularités et ses archaïsmes. Michel Nassiet[19] associe la baisse de l’homicide avec l’individualisation de la société et l’affaiblissement des relations de parenté. Or, ces phénomènes ne pénètrent que très lentement cette région où les solidarités familiales et communautaires restent fortes et dont l’acculturation est très progressive. On perçoit les prémices de ce problème à la fin de l’Ancien Régime. Il semblerait que les meurtrières soient plus majoritairement originaires de Basse-Bretagne dans la seconde partie du XVIIIe siècle, mais les archives sont trop fragmentaires et les cas d’homicides féminins trop peu nombreux pour faire de cette constatation une évidence. Mais Jean Quéniart, de son côté, a noté des disparités dans la cartographie de la violence à la fin de l’Ancien Régime qui peuvent corroborer cette hypothèse[20].

Des meurtrières ou des complices ? Le rôle incertain des femmes

La multiplicité des acteurs de l’homicide amène à poser la délicate question du degré de complicité et du rôle de chacun. Il est parfois difficile, pour nous, comme pour les juges de l’époque, de connaître le rôle précis des femmes. En réalité, dans plus de la moitié des affaires, les femmes n’ont pas participé activement au meurtre. Minoritaires, elles sont aussi « plus souvent provocatrices, complices ou modératrices qu’acteurs principaux », dit Jean Quéniart[21]. Elles peuvent avoir simplement « excité » les combattants. Ainsi, en 1775, une dispute entre garçons meuniers à la sortie de l’auberge fait un mort. La meunière Marie Legrand est interrogée « si elle ne les excitoit pas à maltraiter ce domestique »[22] qui était garçon meunier dans un moulin concurrent. Elle n’a pas porté de coups, mais elle a une part de responsabilité. Les femmes sont souvent soupçonnées d’avoir aidé à dissimuler les preuves du crime, particulièrement en déplaçant le cadavre. Toutes nient mais leurs dénégations laissent parfois perplexe, comme en témoigne l’interrogatoire de Mathurinne Frémont en 1726 : « Interrogée comment son mary put se charger seul du cadavre, du chien, et de la pelle et porter le tout dans ledit champ. »[23]  On peut dire qu’on retrouve dans le crime la même répartition genrée des tâches que dans le reste de la vie quotidienne. Les femmes délèguent ou sont perçues comme déléguant la violence meurtrière aux hommes, qui sont le bras armé. Cette situation correspond à la répartition traditionnelle des rôles sociaux entre hommes et femmes. Selon les normes culturelles, c’est l’homme qui commande la famille ; il se doit de la protéger, de défendre ses biens et son honneur. Possédant la force physique, il affirme sa virilité au besoin par la violence, tandis que la femme reste en retrait. Dans aucun des cas d’homicide impliquant des hommes et des femmes la femme n’a porté les coups mortels. Même si elle participe activement au meurtre, elle n’en est jamais la responsable directe. Un exemple représentatif : en 1720, il est remontré à la femme Guillonas « qu’elle a maltraitté led Belleguic à coups de pieds et de poing et qu’elle l’a traisné par les cheveux » mais ce sont les coups de bâton donnés par le mari qui entraînent la mort de la victime, trois jours plus tard[24]. Comme dans cette affaire, la moitié environ des meurtres ne sont pas prémédités et résultent d’excès qui ont mal tourné. Quand l’assassinat a été préparé, dans la plupart des cas, le rôle des femmes reste flou. Elles peuvent en avoir eu connaissance mais s’être tues, ou l’avoir encouragé, voire commandité, avoir « fait tuer » quelqu’un, comme Anne Fagon, en 1718 : « selon touttes les apparences, elle engagea lesd. Chopin Marec et quelques autres à assassiner lad. Le Gall, ce qu’ils ont fait.»[25] Ou encore de Jeanne Fresnel, en 1723, « interrogé s’il n’est pas vray que sa esté à sa sollicitation et connoissance que sondit mary et sondit fils furent le soir attendre ledit feu Berien au bas des pastures où ils l’étranglèrent.[26] Mais cette forme d’implication est encore plus difficile à prouver. Jean Quéniart estime que l’approche juridique « sous-estime lourdement la part réelle de la femme dans les rapports conflictuels. »[27] Finalement, même quand un meurtre est commis par des hommes, on ne peut pas être assuré qu’une femme n’apparaît pas en arrière-plan. C’est un aspect qui est évoqué également dans le travail sur les lettres de rémission fait par Fabienne Anthoine[28]. On peut émettre l’hypothèse que le nombre d’homicides commis par des hommes à l’instigation de femmes est plus élevé qu’il n’y paraît ; mais cela reste de l’ordre de la supposition et de l’improuvable.

Pour déterminer qui sont ces meurtrières, il n’est donc pas possible de parler d’elles sans parler aussi de leurs complices. En effet, près de 70 % des meurtres se font en famille, souvent en couple mais parents, enfants, frères et sœurs et même domestiques peuvent apporter leur aide. Par exemple, en 1730, la veuve Morvan est « Interrogée s’il n’est pas vray que sa fille Marie Morvan et elle tenoient ledit Helloch pendant que son gendre l’étrangloit. »[29]. L’organisation sociale basée sur la famille, avec des solidarités fortes, explique cette situation et Jean Quéniart tire les mêmes conclusions en écrivant que « la violence contre les personnes apparaît la plus concernée par les solidarités familiales. »[30]. Robert Muchembled avait déjà noté que, dans l’Angleterre du XIIIe siècle, « 53% (des meurtrières) agissent en compagnie d’un proche. »[31] Pour le XVIIIe siècle, les études spécifiques sur les femmes meurtrières manquent mais les travaux sur la criminalité s’accordent sur le fait que « la délinquance féminine est également marquée par son aspect collectif et familial. »[32], comme l’écrit Hervé Piant. La Bretagne n’est pas différente en cela des autres régions.

L’incertitude sur la complicité se ressent dans les condamnations. Dans les sentences définitives prononcées au Parlement, 50 % des femmes sont renvoyées hors d’accusation (acquittées), ou encore hors procès, quant à présent ou sous quousque[33], c’est à dire qu’elles retrouvent la liberté mais que la procédure peut être reprise avec la découverte de nouveaux éléments, ce qui n’arrive jamais dans la pratique. Finalement, seulement un quart d’entre elles sont exécutées, généralement pendues. On peut se demander si les juges manifestent pour elles une indulgence particulière. La question a été soulevée pour l’époque contemporaine[34] mais non pour le XVIIIe siècle. Il apparaît ici que c’est bien le rôle périphérique et le manque de preuves qui sont les raisons de ce nombre élevé d’acquittements et rien ne permet d’affirmer que leur statut de femme les protège. Par exemple, en 1776, à la suite de l’assassinat d’une aubergiste à coups de couteau, une femme est trouvée en possession d’effets volés. Bien qu’elle persiste à dire qu’elle est restée dehors pour ses besoins et n’a donc pas participé au crime, elle est pendue à Nantes, alors que les deux hommes impliqués avec elle sont renvoyés sous quousque, car il n’y a pas de preuve que ce soit bien eux les assassins[35].

Des crimes s’inscrivant dans le contexte économique et social de la Bretagne du XVIIIe siècle

Pour déterminer les caractéristiques de ces meurtres, il convient également de s’intéresser aux mobiles et aux victimes, car ces aspects s’entremêlent. On l’a vu, les meurtres impliquant des femmes s’inscrivent dans des relations sociales et familiales spécifiques qui font écho au milieu dans lequel elles vivent. Ainsi, plus de 70 % des homicides ont des causes matérielles, qu’il faut rechercher dans un contexte plutôt difficile. La province est, au XVIIIe siècle, une région plutôt en déclin, marquée par de forts contrastes entre des îlots de prospérité et des zones de pauvreté, essentiellement dans la Bretagne de l’intérieur dont l’agriculture peine à se moderniser. Elle connaît, particulièrement à la fin de l’Ancien Régime, des crises frumentaires et des épidémies engendrant des mortalités importantes, véhiculées par les soldats ou les bandes de vagabonds qui parcourent la province[36]. Ainsi, en 1787, Perrine Le Roch a une querelle avec un vieux voisin qui veut « avoir du lait et de la bouillie dont elle et sa fille mangeoient », et elle lui lance une pierre qui l’atteint au front : il en meurt quelques jours après. Elle justifie son refus « par la raison qu’elle et sa fille n’en avoient que ce qu’il falloit. »[37] Par cet exemple, on mesure à quel point la vie pouvait être précaire. C’est en milieu rural que les meurtrières se retrouvent en grande majorité et sont les plus actives. Près d’un quart des affaires ont pour origine un différent avec des voisins. On tue pour des dégâts faits par les bestiaux, pour un droit de passage, pour un litige au sujet d’une terre, un procès perdu. Il semble que des haines mortelles s’y développent et il existe déjà un contentieux, parfois ancien, quand le drame éclate. Cela peut être favorisé par l’habitat dispersé, qui fait que les familles se retrouvent toujours avec le même voisinage, pour le meilleur et le pire. Jean Quéniart rappelle que « l’hostilité entre voisins a certainement une potentialité dramatique d’autant plus forte que manquent les médiations, les modes de sociabilité quotidienne qui pourraient faire décroître la tension. »[38] Ainsi, en 1789, Marie Madec tue une voisine de plusieurs coups de couteau pendant une querelle « au sujet de sa chèvre qui endommageait un champ d’avoine à la défuncte Cadic ». Il apparaît toutefois que l’animosité entre elles était plus ancienne : « depuis qu’une vache de ladite Madec a été chassée d’une prairie de ladite Cadic par sa sœur et qu’elle est tombée dans la rivière où elle est morte. »[39] On tue aussi pour voler, ce qui est le cas de 14 % des homicides. Il existe des familles de paysans sédentaires qui ont abandonné le travail de la terre pour devenir bandits. Ainsi, en 1756, Françoise Buzelier, dont la famille se compose des parents, de deux fils et deux filles avec leurs maris, est « convaincue d’avoir vécu, nouris, élevés et induits ses enfants dans le crime, vols et meurtres sur les grands chemins, d’avoir trempée dans les assassinats desdits deux voyageurs. »[40]  Il y a également des bandes qui sévissent sur les grands chemins ou en attaquant de nuit les habitations isolées. Là aussi, les liens familiaux sont très présents. Si on examine la composition d’une bande de six hommes et cinq femmes, jugés en 1788, on constate que deux des femmes sont avec leur mari, dont une également avec sa fille, une autre jeune fille est avec son père, la cinquième est une voisine[41]. En ce qui concerne les villes, elles sont le théâtre de nombreuses querelles entre femmes, de vols et de bagarres, particulièrement les villes portuaires où circulent soldats et matelots. Toutefois les homicides impliquant des femmes y sont en quantité négligeable : ils sont le résultat de rixes auxquelles sont mêlées des femmes « de mauvaise vie ». Diane Roussel avait déjà observé au sujet du Paris de la Renaissance que, « loin des stéréotypes qui voudraient voir dans la ville le lieu d’un déchaînement de brutalité meurtrière, la capitale se fait au contraire apaisante et civilisatrice. »[42] Ce constat semble aussi valable pour les villes bretonnes du XVIIIe siècle.

Il faut encore se demander si la petite quantité de femmes qui tuent seules a des motivations particulières. Or, dans près de la moitié de ces homicides, il s’agit d’un accident, jet de pierre ou maltraitements excessifs, à la suite d’une querelle. Les assassinats de mari, sur lesquels nous reviendrons, comptent également presque pour moitié. Parricide et matricide sont quasiment absents, ce qui confirme les observations qui ont pu être faites dans le reste de la France du XVIIIe siècle. Les femmes se trouvent finalement impliquées dans des conflits liés à leurs conditions de vie, à la nécessité de protéger leur famille et d’assurer sa subsistance, avec des hommes dont elles partagent les motivations.

Des meurtres spécifiquement féminins ?

Existe-t-il des meurtres spécifiquement féminins ? Assassiner son mari est par nature un crime de femme et les femmes qui tuent leur époux ne sont pas rares puisque 23 % du total des homicides concernent un mari. Marie-Yvonne Crépin estime que l’uxoricide est partagé à égalité entre hommes et femmes[43], ce qui amène à dire que l’assassinat d’un conjoint n’est pas spécifiquement féminin. Mais alors que les maris peuvent tuer par accident, par excès de coups, les épouses assassinent toujours délibérément. Il est intéressant de constater que, comme pour les autres meurtres, les femmes n’agissent pas seules : sur une cinquantaine de cas, neuf seulement tuent sans aide. Plus de 30 % ont des complices dans leur famille, père ou frères. Ainsi, en 1726, Charlotte Catherinne est assistée de ses deux frères : « ils l’étranglèrent puis l’emportèrent en aide les uns des autres.»[44] En 1779, c’est avec son père que Françoise Michot enivre un homme et le fait tirer un coup de fusil sur son mari[45]. On retrouve ici l’expression des solidarités familiales, et le devoir des hommes de protéger les femmes de leur famille. D’autres femmes sont aidées de leurs enfants, souvent des enfants d’un premier mariage. Et dans ces affaires, ce sont les maltraitements de la femme, mais aussi des enfants, qui sont le plus souvent invoqués comme mobiles. C’est le cas de Thérèse Guéret, en 1721, dont le mari est retrouvé noyé, qui affirme « qu’il avoit pris la hache après elle et ses enfants de son premier mariage et qu’elle avoit esté blessée. »[46] Cependant la moitié des femmes ont recours à des hommes extérieurs à la famille. En 1771, Jacques Ernoul, qui a tué un nommé Coué de plusieurs coups de pal, avoue « qu’il est vray qu’il menoit un commerce illicite avec Mathurinne Grimaud femme dudit Coué depuis deux à trois ans.»[47] Dans ce cas précis, le « commerce illicite » est la cause incontestable de l’assassinat du mari. Mais, dans la plupart des affaires, il est difficile de savoir si ce « mauvais commerce » n’est pas, pour la femme, un moyen de trouver quelqu’un pour l’aider à commettre le meurtre. C’est le cas de l’épouse d’un conseiller au présidial qui, en 1778, tente de faire croire à une intrusion de bandits en pleine nuit. Elle a promis de l’argent, des terres et jusqu’au mariage à un homme pour l’aider dans son projet[48]. Certaines femmes cherchent ouvertement un homme de main, comme Jeanne Allard, en 1782, qui propose à plusieurs personnes de tuer son mari, finalement massacré à coups de serpe devant sa porte et sous les yeux de ses enfants[49]. Dans toutes les affaires quelque peu documentées, ce n’est pas une simple mésentente qui apparaît mais, au-delà du « mauvais commerce » éventuel, une véritable haine qui anime ces femmes. Ainsi, en 1779, Anne Le Gouverneur dit de son mari « qu’elle le ferait crever et qu’elle l’assommerait de coup de garot si elle était obligée d’aller demeurer avec lui. »[50] Le mariage est un lien indissoluble dont seule la mort peut libérer. C’est sans doute pourquoi l’assassinat de mari est le seul crime commis par des femmes de toutes les catégories sociales. On retrouve parmi les accusées, une noble[51], une femme d’avocat[52], une femme de conseiller au présidial dont nous avons parlé, même si la plupart sont des paysannes. La plupart des maris meurent dans des conditions sordides, étranglés, tués à coup de fourche ou de bâton puis sont abandonnés dans un lieu isolé ou sur le grand chemin. La stratégie est de faire croire qu’ils ont été attaqués par des inconnus – ce qui tend aussi à montrer que beaucoup de meurtres restent impunis.

Peu de maris sont empoisonnés : seulement neuf, soit 19 %. Mais il est vrai que huit le sont par des femmes qui ne bénéficient pas de l’aide d’un homme, et on serait tenté de voir dans le poison l’arme des femmes seules. Cependant, dans l’ensemble de la période, le nombre d’empoisonnements est très faible (9%), et parmi ceux-ci la moitié seulement ont été commis par des femmes seules. Le poison n’apparaît donc comme pas comme une arme spécifiquement féminine contrairement à la représentation traditionnelle. Aujourd’hui encore, il n’est pas considéré comme « une singularité féminine de la criminalité. » mais on parle davantage de l’empoisonneuse que de l’empoisonneur car « dans l’imaginaire collectif, l’empoisonneuse présente l’effrayante image inversée de la mère nourricière » dit Myriam Tsikounas[53]. C’est au XIXe siècle que les feuilles volantes puis la presse véhiculeront les représentations stéréotypées de cette gardienne du foyer qui donne la mort, de cette femme sournoise et dissimulatrice qu’est l’empoisonneuse.

Le cas de l’infanticide

On trouve, dans les archives du Parlement, étonnamment peu de femmes ayant tué leurs enfants : cinq affaires en un siècle. Il ne faut pas trop vite en conclure que ces affaires n’existaient pas. Il est plus vraisemblable que cette forme de violence familiale soit restée cachée et ignorée, du moins de la justice. La maltraitance infantile évoquée par Annick Le Douget pour le XIXe siècle[54] existait forcément au XVIIIe mais elle est restée quasiment invisible dans les archives judiciaires. A une époque où la mortalité infantile était très forte, il est probable que plus d’une mort suspecte soit passée inaperçue ; mais cela aussi reste du domaine de l’hypothèse.

En revanche l’infanticide de nouveau-nés est un phénomène bien connu[55]. En un siècle, près de 210 procédures arrivent au Parlement, c’est à dire autant que les procédures d’homicides. Toutefois elles sont plus nombreuses que ces dernières dans les autres juridictions : 28 au Présidial de Rennes, une dizaine pour la seule ville de Saint-Malo. Même dans la plus petite juridiction seigneuriale, on trouve des affaires d’infanticide. Leur nombre est sans doute sous-estimé : dans de nombreux cas, la mère n’est pas retrouvée, soit qu’elle demeure inconnue, soit qu’elle se soit enfuie ; il est également possible que les cadavres des nouveau-nés n’aient pas été retrouvés. Les infanticides sont la conséquence d’un « mauvais commerce », consenti ou imposé et les enfants sont des enfants « bâtards ». Dans plus de 90 % des cas, la mère agit seule, et c’est ce qui fait de l’infanticide un crime spécifiquement féminin. Toutes ces femmes sont de condition modeste, le plus souvent servantes ou domestiques, parfois lingères, fileuses ou journalières. Ce sont généralement des jeunes filles prises de force ou séduites avec une promesse de mariage par leur maître ou par un autre domestique, ainsi que quelques veuves ou femmes dont le mari est parti depuis longtemps. Depuis 1556, les grossesses illégitimes doivent être déclarées, pour prévenir ces infanticides. Mais les femmes essaient de cacher leur grossesse et leur accouchement, pour préserver à la fois leur emploi et leur honneur. Ce qui n’est pas toujours possible, sous la surveillance des femmes du voisinage. Ainsi, en 1775, une voisine de Françoise Gautier dit « que la ditte Gautier passoit pour avoir été grosse et la soupçonna fort d’avoir accouché » ; avec d’autres voisines, elles « cherchèrent l’enfant dont la ditte Gautier étoit soupçonnée d’avoir accouchée dans les jardins et pièces de terre voisins sans rien trouver. »[56]1 Déshonorées, les mères d’un enfant illégitime sont mises au ban de la société et par voie de conséquence privées de leur gagne – pain et livrées à la mendicité et au vagabondage. C’est la raison que donne Marie Le Paroux qui avoue, en 1784, « qu’elle avoit honte de le déclarer, d’autant que cela lui auroit fait perdre sa condition et l’eut exposée à être tout l’hiver sur le pavé. »[57] Beaucoup d’enfants meurent faute de soins à la naissance ; les mères disent être « tombée en faiblesse », comme le fait Marie Le Paroux. D’autres assurent qu’il est mort né, comme Jacquette Vary, en 1722 : « estant venu mort au monde elle l’enterra dans le jardin pour sauver son honneur et sa réputation. »[58] D’autres encore affirment avoir été possédées, comme Catherine Travers qui, en 1747, égorge le nouveau-né avec un couteau et dit que « le démon la tenta si fort qu’elle tua son enfant sans sçavoir comment, possédée qu’elle étoit. »[59] Plusieurs disent ne pas savoir que c’est un enfant, comme Hélène Lemoine, en 1783, qui « prit ce qu’elle avoit fait, qu’elle ignoroit être un enfant. »[60] Si les preuves que l’enfant a bien été tué manquent, les femmes peuvent espérer sauver leur vie et beaucoup bénéficient d’une sentence de quousque, comme pour les autres formes d’homicide. Mais les autres (environ la moitié) sont pendues. C’est le cas de Janne Garnier qui avoue, en 1757 qu’« elle prit son enfant qu’elle plongea dans une mare, que l’aiant tiré et voiant qu’il n’étoit pas mort elle le mit dans la boue et lui marcha sur le corps et le pilla. »[61] Ou de Marguerite Kergoat, en 1781, qui tue l’enfant « en le jetant par une fenestre d’un second étage parmi des planches dans la cour. »[62] Annick Tellier, qui s’est intéressée aux femmes infanticides en Bretagne au XIXe siècle, a noté un nombre d’infanticide en Bretagne supérieur à la moyenne nationale. Ce qui correspond d’ailleurs tout à fait aux constatations d’Annick Le Douget sur la criminalité que nous avons évoquées précédemment. Elle arrive à une conclusion qui peut aussi s’appliquer au XVIIIe siècle : « L’origine rurale des criminelles, pour qui la mise à mort des animaux est un acte banal, la familiarité des hommes du XIXe siècle avec la mort, l’importance de la mortalité infantile, atténue sans doute à leurs yeux la portée de leur acte. D’autant que pour nombre d’entre elles, le nouveau-né n’est pas encore une personne. »[63] Les mères infanticides apparaissent comme des victimes de la misère et de la solitude, pénalisées à la fois par leur sexe et leur condition sociale. « Si l’infanticide est violence, il s’inscrit au terme d’un processus, où la future mère s’est heurtée à celle de la société »[64].

Conclusion

Les femmes meurtrières dans la Bretagne du XVIIIe siècle sont peu nombreuses ; elles agissent rarement seules et sont les complices plus ou moins actives de meurtres qui s’accomplissent le plus souvent en famille, pour des raisons généralement matérielles qui s’inscrivent dans un contexte économique et social souvent difficile. Les meurtrières bretonnes ne sont, en cela, pas différentes des femmes du reste de la France et semblent donc plutôt représentatives. Cette violence brutale, parfois cruelle, est tout à fait semblable à celle des hommes et s’inscrit dans le contexte d’une société elle-même violente, dont elle représente un des aspects. De la même façon, en Bretagne comme ailleurs, le seul crime typiquement féminin est l’infanticide. Cependant, à partir de la seconde partie du siècle, s’amorce une tendance qui ne sera vraiment visible qu’au XIXe siècle. A mesure que les solidarités familiales vont s’effriter, que l’homicide va être mieux réprimé et diminuer, la violence va néanmoins disparaître plus lentement en Basse-Bretagne. Alors qu’une presse en plein essor va contribuer à diffuser largement le récit de leurs crimes, les meurtrières vont arriver en pleine lumière aux assises. Mais parce que les femmes sont moins représentées dans le crime, parce qu’elles sont assignées traditionnellement au rôle d’épouses et de mères, elles vont être perçues comme d’autant plus monstrueuses qu’elles sont rares.


[1] Cécile DAUPHIN, Arlette FARGE (dir.), De la violence et des femmes, Paris, Albin Michel, 1997, (Histoire).

[2] Coline CARDI, Geneviève PRUVOST (dir.), Penser la violence des femmes, Paris, La Découverte, 2012.

[3] Christine BARD, Frédéric CHAUVAUD, Michelle PERROT, Jacques – Guy PETIT (dir.), Femmes et justice pénale. XIXe – XXe siècles, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2002.

Frédéric CHAUVAUD, Gilles MALANDAIN (dir.), Impossibles victimes, impossibles coupables. Les femmes devant la justice (XIXe – XXe siècles), Rennes, Presse Universitaires de Rennes, 2009.

[4] Anne-Emmanuelle DEMARTINI, « Celle dont on ne voit pas les yeux. Portraits de Violette Nozières », in L’historien, le juge et l’assassin, Paris, Publication de la Sorbonne, 2012.

[5] Annick LE DOUGET, Violence au village. La société rurale finistérienne face à la justice (1815 – 1914), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2014.

[6] Annick TILLIER, Des criminelles au village. Femmes infanticides en Bretagne (1825-1865), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2001.

[7] Robert MUCHEMBLED, Une histoire de la violence de la fin du Moyen Age à nos jours, Paris, Le Seuil, 2008.

Michel NASSIET, La violence, une histoire sociale. France, XVIe – XVIIIe siècles, Seyssel, Champ Vallon, 2011.

[8] Fabrice MAUCLAIRE, La justice au village. Justice seigneuriale et société rurale dans le duché-pairie de La Vallière (1667 – 1790), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008.

Hervé PIANT, Une justice ordinaire. Justice civile et criminelle dans la prévôté royale de Vaucouleurs sous l’Ancien Régime, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006.

[9] Karine LAMBERT, Itinéraires féminins de la déviance. Provence, 1750-1850, Aix en Provence, Presses Universitaires de Provence, 2012.

[10] Dominique GODINEAU, Citoyennes tricoteuses. Les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution française, Aix en Provence, Alinéa, 1988.

[11] Jean QUÉNIART, Le Grand Chapelletout. Violence, normes et comportements en Bretagne rurale au XVIIIe siècle, Paris, Apogée, 1993.

[12] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 330.

[13] Robert MUCHEMBLED, Une histoire de la violence…, op cit., p. 82.

[14] Michel NASSIET, La violence, une histoire sociale…, op cit., p. 41.

[15] Hervé PIANT, Une justice ordinaire…, op cit., pp. 461-462.

[16] Fabrice MAUCLAIRE, La justice au village…, op cit., p.187 ; 260.

[17] Robert MUCHEMBLED, Ibid., p. 82.

[18] Annick LE DOUGET, Femmes criminelles en Bretagne au XIXe siècle. Tourments, violences et châtiments, Fouesnant, Cloître Imprimeurs, 2003, pp. 148-152.

[19] Michel NASSIET, Ibid., pp. 12-18.

[20] Jean QUÉNIART, Le Grand Chapelletout. Violence, normes et comportements en Bretagne rurale au XVIIIe siècle, Paris, Apogée, 1993, pp. 159-165.

[21] Jean QUÉNIART, Ibid., p. 88.

[22] AD Ille-et-Vilaine, 2B 1292.

[23] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 267 /1Bg 444/ 1Bn 1799.

[24] AD Illle-et-Vilaine, 1Bg 427.

[25] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 426.

[26] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 443, 1Bn 1388.

[27] Jean QUÉNIART, Le Grand Chapelletout…, op cit., p. 35.

[28] Fabienne ANTHOINE, Criminalité en Bretagne au XVIIIe siècle à partir des lettres de rémission. Mémoire de Maîtrise sous la direction de Jean Quéniart, Histoire. Rennes : Université de Rennes 2, 1991.

[29] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 444.

[30] Jean QUÉNIART, Le Grand Chapelletout…, op cit., p. 108.

[31] Robert MUCHEMBLED, Une histoire de la violence …, op cit., p. 82.

[32] Hervé PIANT, Une justice ordinaire…, op cit., p. 106.

[33] Le renvoi « hors d’accusation » lave de tous soupçons ; s’il subsiste quelques légers doutes, la Cour renvoie « hors procès » ; mais si des indices plus importants existent, elle renvoie « quant à présent », et enfin s’il y a de graves indices, sous « quousque » : ce sont des formes d’acquittement imparfaites et dans ces deux derniers cas, le procès peut reprendre si de nouveaux éléments sont découverts. Le « quousque » peut être assorti d’une peine de prison.

[34] Christine BARD, Frédéric CHAUVAUD, Michelle PERROT, Jacques – Guy PETIT (dir.), Femmes et justice pénale…op. cit.

[35] AD Ille-et-Vilaine, 1Bn 2668/ 1Bn 2885/ 1Bg 347.

[36] Jean QUÉNIART, La Bretagne au XVIIIe siècle, Rennes, éditions Ouest-France, 2004.

[37] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 361/1Bg 440/ 1Bn 3731.

[38] Jean QUÉNIART, Le Grand Chapelletout…, op cit., p. 62

[39] AD Ille-et-Vilaine, 1Bn 4188.

[40] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 317/1Bg 434/ 1Bn 2094.

[41] AD Ille-et-Vilaine, 1Bn 4001 à 4004.

[42] Diane Roussel, Violences et passions dans le Paris de la Renaissance, Seyssel, Champ Vallon, 2012.

[43] Marie-Yvonne CRÉPIN, « Violences conjugales en Bretagne : la répression de l’uxoricide au XVIIIe siècle », in Mémoires de la Société d’Histoire et d’archéologie de Bretagne, 1995, p. 163 – 175.

[44] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 267/1Bg 444.

[45] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 352/1Bn 2977.

[46] AD Ille-et-Vilaine, 1Bn 1279.

[47] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 437/1Bn 2432.

[48] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 348 /349/1Bn 2768/2B 1320/1322.

[49] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 359, 1Bn 3334/1 à 3.

[50] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 352/353/358/1Bn 2980.

[51] AD Ille-et-Vilaine, 1Bn 3159/1.

[52] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 443, 1709.

[53]  Myriam TSIKOUNAS, Éternelles coupables. Les femmes criminelles de l’Antiquité à nos jours, Paris, Autrement, 2008, p. 188.

[54]  Annick LE DOUGET, Violence au village…, op cit., pp. 91-118.

[55] Voir pour le XVIIIe siècle : Didier RIET, L’infanticide en Bretagne au XVIIIe siècle, Thèse de doctorat : Histoire. Rennes, Université de Rennes 2, 1983, 163 p. ; et pour le XIXe siècle : Annick TILLIER, Des criminelles au village. Femmes infanticides en Bretagne (1825 – 1865), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2001.

[56] AD Ille-et-Vilaine, 1Bn 2595/3 ; 2B 1298.

[57] AD Ille-et-Vilaine, 1Bn 3382/2B 1374.

[58] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 443.

[59] AD Ille-et-Vilaine, 1Bn 1936.

[60] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 353/2B 1358.

[61] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 434.

[62] AD Ille-et-Vilaine, 1Bg 353/1Bn 3133.

[63] Annick TILLIER, Des criminelles au village, op cit., p. 400.

[64] Jean QUÉNIART, Le Grand Chapelletout…, op cit., p. 85.


Bibliographie

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Une réflexion sur « Les femmes meurtrières dans la Bretagne du XVIIIe siècle »

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