Archives de catégorie : Numéro 3

Numéro 3, été 2013

Reconstitution d’une rue de Versailles au XVIII e siècle : La rue des Deux-Portes en 1744.

Diane Pradal

Résumé
En reconstituant une rue de Versailles au XVIIIe siècle, il devient possible de s’intéresser à tous les anonymes qui y ont vécu et qui l’ont peuplée. Ce travail permet une réelle immersion dans l’intimité et le quotidien de ce petit peuplé oublié qui s’est épanoui à l’ombre du château et d’une cour royale imposante, mais qui pourtant les ont fait vivre. Cette étude aborde tant l’urbanisme versaillais et la construction des maisons, que la recherche précise de ses habitants et surtout les différents liens et les réseaux de sociabilité dont ils sont au cœur dans cette société très hiérarchisée. Le choix s’est porté sur le passage des Deux-Portes (quartier Notre-Dame) en 1744. La décennie 1740 est charnière pour la ville, ce qui se traduit par une abondance de sources exploitables qui ont permis ce voyage dans le temps…
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Un microsystème de ponctuation : les notations didascaliennes dans les pièces pédagogiques de Gérard de Vivre (XVIe siècle)

Susan Baddeley

Résumé
À travers l’exemple d’un système particulier de ponctuation mis en place par un auteur de pièces scolaires au xvie siècle, nous interrogeons à la fois l’usage de la ponctuation « ordinaire » de l’époque, et les efforts faits par les enseignants des langues vulgaires pour réduire le décalage important qui existait alors entre l’oral et sa représentation par les systèmes écrits conventionnels.

Abstract
Through this example of a micro-system of punctuation invented by a 16th-century author of school plays, we address the wider issue of the role of punctuation in the printed texts of the time, and we highlight some of the efforts made by schoolteachers at that time to reduce the gap between the spoken language and its written counterpart.
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Patrimoine et matérialité

Thibault Le Hégarat

Résumé
Qu’est ce que la matérialité du patrimoine ? Que recouvre cette notion, quels critères composent la matérialité des œuvres ? Et, plus largement, pourquoi identifier la matérialité du patrimoine pour d’autres raisons que la classification des œuvres ? En plus de revenir sur cette première série de questions, l’article interpelle le lecteur sur la place de la matérialité dans la définition du patrimoine, et cherche à montrer sa position centrale même si souvent mise au second plan. Il faut arriver à distinguer dans l’œuvre ce qui tient de l’héritage, de sa dimension matérielle qui offre tout autant les raisons de sa valeur patrimoniale. Appuyée sur une bibliographie riche, et explorant les discours et représentations sur le patrimoine, cet article propose de replacer la matérialité du patrimoine au cœur de sa définition.

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Une histoire politique du punk-rock chinois

Nathanel Amar

Résumé
Apparu en Chine au moment du lancement des réformes économiques des années 1980, le rock s’est imposé durant cette décennie comme la musique de la contestation étudiante et de l’inspiration démocratique de toute une génération de jeunes chinois. La répression du mouvement démocratique en 1989 a également signifié un reflux de la musique rock contestataire, remplacé par une pop commerciale considérée comme inoffensive. Cet article examine comment le mouvement punk a réussi à s’implanter en Chine sur les vestiges du rock à partir des années 1990, tout en s’appropriant les nouvelles problématiques de la Chine contemporaine. A travers l’histoire du rock et du punk chinois, c’est également celle d’une Chine en mutation qu’il nous est donnée de voir, ainsi que des armes de la contre-culture.

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Une histoire sans historiens ? Les politiques culturelles du XIXe siècle français au regard des sciences sociales

Jean-Charles Geslot

Résumé
L’histoire des politiques culturelles au XIXe plus intéressés dans ce domaine par la période qui suit la création du ministère des Affaires  culturelles en 1959, et effrayés par le risque d’anachronisme que sous-tend une recherche sur une catégorie d’intervention publique inexistante à la période considérée. Les spécialistes d’autres disciplines (histoire de l’art, sociologie historique, science politique) semblent plus présents sur ce terrain, et ont développé une réflexion épistémologique poussée sur les potentialités d’une telle recherche, menée dans un cadre strict permettant d’éviter, outre le risque d’anachronisme, ceux de la téléologie ou du natalisme, inhérents à l’étude de la genèse des politiques publiques. Il s’agit d’évaluer l’apport des sciences sociales à ce champ de recherches et la possibilité de considérer comme scientifiquement valide la catégorie « politiques culturelles » pour le XIXe siècle.

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