Les vesiis de Morlaàs (Béarn). Un éclairage inédit sur le voisinage dans la Gascogne médiévale

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Coralie Nazabal

 


Résumé : Vecindad, vincinia, besiau… Le phénomène de voisinage est un fait social bien connu, en particulier des historiens dont les travaux portent sur l’Italie communale ou la Navarre médiévale et moderne. Bien que connu au nord des Pyrénées, dans un Sud-Ouest français dont on peine encore à tracer les contours, il y reste moins étudié. Or la besiau (communauté de voisins), variante de la communauté rurale si familière aux médiévistes, y est une composante socio-économique centrale dès le Moyen Âge. Cet article traite de la manière dont le phénomène de voisinage se manifeste en Béarn dans la seconde moitié du XIVe siècle, au travers du cas de la petite ville de Morlaàs sous le règne de Gaston III de Foix-Béarn dit Fébus (1343-1391).

Mot-clés : communautés d’habitants, voisinage, Béarn, Gascogne, Gaston Fébus.


Diplômée d’un master recherche en histoire à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, Coralie Nazabal est l’auteure d’un mémoire mené sous la direction de Véronique Lamazou-Duplan et de Dominique Bidot-Germa, portant sur les structures et le fonctionnement de la société de Morlaàs (Béarn) dans la seconde moitié du XIVe siècle. Elle a pris part, durant trois années consécutives, à l’organisation des Journées Internationales d’Histoire de Flaran. Elle se consacre aujourd’hui à la préparation des concours de l’enseignement.

Publication antérieure : « Ville et campagne en Béarn : Morlaàs, une ville sous tension (1367) », Campo y ciudad. Mundos en tensión (siglos XII-XV), Actas de la XLIV Semana Internacional de Estudios Medievales de Estella-Lizarra, 18/21 de julio de 2017, Gobierno de Navarra.

coralienazabal@orange.fr


Introduction

À l’occasion d’un travail universitaire portant sur un document notarié béarnais inédit du XIVe siècle, nous avons mis au jour un groupe de personnages qualifiés de vesiis (voisins) qui a fortement attiré notre attention sur le phénomène du voisinage[1]. Le voisinage est l’une des formes que revêtent les communautés d’habitants ; ses membres sont appelés « voisins ». Le phénomène de voisinage se manifeste dans différents espaces européens parmi lesquels le sud-ouest pyrénéen. Il existe aujourd’hui une importante historiographie régionale et il est par conséquent tentant de penser que l’on sait déjà tout ou à peu près au sujet du voisinage en Béarn. Aussi serait-il légitime de s’interroger sur l’éclairage nouveau que peut apporter notre recherche. Celle-ci procède d’un travail ne portant pas sur les seuls voisins mais sur la totalité d’une petite ville au prisme d’un notaire. Notre hypothèse de recherche porte donc sur le fait que cette approche globalisante méthodique permettra d’enrichir la connaissance de ce groupe par une dimension sociale non focalisée sur leur statut juridique et de faciliter l’ancrage d’éventuelles études comparatives.

Le document sur lequel porte cette étude est un minutier qui fut rédigé entre le 19 novembre 1364 et le 27 avril 1368 par le notaire public de Morlaàs Odet de Labadie. Les autres minutiers morlanais ayant disparu, il apporte un éclairage inédit sur le fonctionnement de la ville au Moyen Âge. Morlaàs est une ville de première importance dans le Béarn médiéval dont elle est l’ancienne capitale. On ne sait que peu de choses au sujet d’Odet de Labadie mais on peut d’ores et déjà souligner le fait qu’il n’est pas un notaire ordinaire : le seul fait d’instrumenter à Morlaàs lui confère un statut particulier compte tenu de l’importance de la ville dans l’administration de la vicomté de Béarn. Il instrumente sous le règne de Gaston III de Foix-Béarn dit Fébus (1343-1391), dans un contexte troublé. Fébus refuse en effet de prendre part aux conflits opposant la couronne de France à celle d’Angleterre et profite de la défaite de Philippe VI de Valois à Crécy en 1347 pour proclamer que le Béarn est une terre qu’il ne tient que de Dieu et pour laquelle il ne doit d’hommage à quiconque, le roi de France ayant des affaires plus urgentes à régler que la sécession d’une vicomté à plusieurs centaines de kilomètres de là. Il maintient cette position en 1356, à la signature du traité de Brétigny-Calais par Jean II le Bon et Édouard III d’Angleterre qui cède à l’Angleterre une Aquitaine fort élargie en l’échange du renoncement d’Édouard au trône de France. Or, dans les clauses de ce traité, seuls les territoires nouvellement cédés à l’Angleterre sont expressément mentionnés : les terres de l’Aquitaine d’avant 1328 ne sont pas citées. C’est dans cette faille que va s’engouffrer Gaston III, ce qui a pour conséquence d’aboutir à une situation de tension entre lui et Édouard de Woodstock, plus connu sous le nom de Prince Noir, nommé Prince d’Aquitaine en 1362. Ce contexte, nous le verrons, a une incidence directe sur les communautés béarnaises, à commencer par celle de Morlaàs.

Avant de replacer plus précisément le document dans son contexte puis d’exposer les résultats de notre recherche, nous pensons utile de rappeler brièvement l’état des connaissances sur ce fait social bien connu mais au sujet duquel on ne trouve à ce jour que des études fragmentaires, circonscrites à un territoire, sans que nous ne puissions en dégager une vision d’ensemble[2]. Jean-Pierre Barraqué propose de la vesiau (dans le contexte gascon qui nous intéresse ici) la définition suivante : elle « regroupe les hommes libres […] disposant d’une certaine autonomie et étant propriétaires d’une maison, l’ostau, qui est aussi un foyer fiscal (c’est à partie de l’ostau que se prélève l’impôt) » [3]. Aussi, afin de saisir le phénomène de voisinage dans sa globalité, il faut avoir pleinement conscience du fait que sa dimension spatiale est absolument indissociable de sa dimension socio-économique[4]. Le voisinage et les voisins (et leurs équivalents dialectaux) constituent une forme d’organisation bien connue des sociétés médiévales, dont on retrouve de multiples mentions et dont certaines sont recensées dans le Glossarium mediae et infimae latinitatis[5]. Si le phénomène du voisinage est connu, il n’a cependant jamais été étudié dans toute sa complexité. On ne peut que constater l’existence d’un horizon documentaire et historiographique très vaste sur les plans historique et géographique, et sémantiquement complexe. Dès lors, il ne s’agira pas ici de prendre en compte une historiographie générale, cette ambition étant hors de proportions dans le cadre d’un article, mais de présenter le conditionnement historiographique général qui a servi de toile de fond à notre recherche. Si la période qui va retenir notre attention dans les quelques pages à venir correspond à la seconde moitié du XIVe siècle, le voisinage est un processus d’organisation sociale durable dans la mesure où l’on en retrouve des mentions dans la Loi Salique[6] et qu’il ne s’éteint pas avec le Moyen Âge, ni même avec l’époque moderne, ainsi qu’en témoigne une étude de Sandra Ott portant sur une communauté pastorale souletine[7]. En outre, c’est au sein de l’espace germanique que l’on retrouve les traces parmi les plus anciennes du voisinage, celles-ci remontant au moins au VIIIe siècle. Karol Modzelewski a expliqué que « la création des communautés territoriales qui en même temps avait un caractère de voisinage ne pouvait être l’œuvre d’aucune autorité hiérarchique, ni franque, ni alémanique. La seule chose qui restait à faire aux Francs était de mettre au-dessus de ces communautés des comtes comme représentants territoriaux du pouvoir ducal et royal[8] ». Le voisinage est donc une forme d’organisation sociale forte avec lequel les nouvelles autorités en place ont dû composer. D’autres espaces de l’Occident médiéval sont concernés par le voisinage, à commencer par l’Italie communale. François Menant parle de la vicinia comme de la « communauté de base[9] » et explique qu’elle « est suffisamment importante pour avoir une identité propre et une influence au sein de la ville mais [qu’]elle est aussi suffisamment restreinte pour que ses membres se connaissent bien et vivent en démocratie directe. La participation côte à côte aux campagnes militaires, la répartition de l’impôt, l’exercice de la basse justice, le souci de l’approvisionnement en eau, de l’évacuation des ordures, de l’entretien des rues, font des vicini, les ‘’voisins’’, une communauté très vivante et solide, qui coïncide souvent avec la paroisse ou, au fil du XIIIe siècle, avec la confrérie[10] ». Il précise que la vicinia étant avant tout une unité territoriale, elle peut « présenter une certaine mixité sociale, des palais aristocratiques se mêlant à un habitat plus modeste[11] ». Outre-Pyrénées, c’est le terme de vecindad qui a cours. Le phénomène y a notamment été étudié par José María Imízcoz Buenza[12], Ana Zabalza Seguín[13] ou encore Tamar Herzog[14]. Enfin, le voisinage est un phénomène au large spectre sémantique. On observe en effet un glissement faisant passer le terme de voisin comme simple habitant d’un vicus au citoyen actif d’une communauté : ce glissement est tangible dans le Lexicon Mediae Latinitatis de Niermeyer[15]. Dans ce vaste contexte historiographique, notre recherche porte sur un espace (la Gascogne) où le phénomène de voisinage est très prégnant (avec une identification de la communauté à la vesiau) et a bien été étudié, pour aboutir à des propositions relativement assurées et homogènes… mais à partir d’informations parfois hétérogènes. Dans le Dictionnaire béarnais ancien et moderne de Vastin Lespy et Paul Raymond, on lit tout d’abord que le besii (vesii) est un « membre de la commune ». On y précise qu’« être besii, voisin, c’était posséder le jus civitatis[16] ». De plus, d’après les Fors de Béarn publiés par Adolphe Mazure et Jean-Auguste Hatoulet[17], « si un homme étranger achète maison à Morlaàs […], il n’est pas voisin, encore qu’il paye et qu’il ait payé amendes, tailles et droits de voisinage ». Les notions de liberté et de propriété sont donc essentielles, mais est-ce à dire que tout libre propriétaire d’ostau est automatiquement reçu en tant que vesii ? Les choses ne sont pas si évidentes. L’article 151 des Jugés de Morlaàs[18], intitulé « comment devient-on voisin », précise la chose suivante : « après délibération plénière avec Monseigneur Gaston et entre nous, nous avons déclaré que si quelque étranger achetait une maison à Morlaàs, ne se comportait pas publiquement en voisin et prêtait pas le serment de voisinage, il n’est pas tenu pour voisin, même s’il avait payé les redevances, tailles et charges de voisinage[19] ». Lespy ajoute, s’appuyant sur les Fors édictés par Henri II de Navarre (1517-1555) en 1552, que l’on « naissait voisin, ou l’on était reçu en cette qualité […]. Aussi, tout fils de voisin est voisin, et l’étranger qui se marie avec une héritière, fille de voisin. Cet étranger n’était tenu qu’à prêter serment de ‘’voisinage’’. L’étranger se mariant avec fille de ‘’voisin’’ qui n’était pas héritière, était astreint à d’autres formalités, segon la costuma e loc d’on volera esta vesin, selon la coutume et le lieu d’où il voudra être voisin[20] ». Enfin, un acte du XVIe siècle transcrit par l’Abbé Daugé (1858-1945) permet d’apporter quelques précisions : « le voisin, besin, existait alors dans chaque localité. C’était l’homme franc, ayant droit de franchise pour l’entrée de ses denrées, citoyen actif admis dans le conseil des affaires de la commune. La délibération tenue par le conseil s’appelait besiau ou besiade, assemblée de voisins. La réception en qualité de voisin était constatée par un acte notarié public. Le récipiendaire fournissait le jour de sa réception une arbalète qui, déposée dans la maison commune, lui servait d’arme et de signe d’autorité de police le jour où il était appelé à faire le guet pour la défense et le bon ordre de la communauté, aujourd’hui commune[21] ». L’acte précise que la réception comme voisin doit faire l’objet d’un acte notarié public. C’était aussi le cas à Morlaàs, bien qu’aucun de ces actes ne fut enregistré dans le minutier d’Odet de Labadie[22].

À la lumière de ces éléments historiographiques et de définition autour du phénomène communautaire de voisinage au Moyen Âge, cet article entend ainsi apporter un éclairage inédit sur les vesiis de Morlaàs, en Gascogne, dans la seconde moitié du XIVe siècle. Après une rapide présentation des contextes géographique et historique ainsi que du document-source sur lequel s’appuie cette étude, il sera question de mettre en lumière les spécificités internes à la communauté des voisins morlanais qui se trouve être plus complexe qu’il n’y paraît.

Les voisins dans un minutier béarnais du temps de Gaston Fébus (1364-1368)

Morlaàs est une petite localité du Béarn, dans l’actuel département des Pyrénées-Atlantiques, au nord-est de la ville de Pau dont elle est limitrophe. Située entre les vignobles du Vic-Bilh et la plaine du gave, elle s’est développée sur les hauteurs du plateau de Ger, à un peu plus de 300 mètres d’altitude.

Figure 1 – Situation géographique de Morlaàs ©IGN 2016 – www.geoportail.gouv.fr

Au Moyen Âge, la ville se trouve à la croisée de deux axes importants : celui reliant Toulouse à l’Espagne (menant également à Auch) ainsi que la voie est-ouest, dite camin morlaner. Sur le plan religieux, la ville abrite la chapelle hospitalière de Berlanne qui est un point d’étape important sur la route de Saint-Jacques. Tout ceci contribue au fait que Morlaàs soit alors l’une des villes les plus importantes de la vicomté dont elle est la capitale jusqu’en 1242. Parce que la ville marque l’entrée en Béarn, elle a une importance capitale dans l’administration de la vicomté. De son ancien statut, Morlaàs a d’ailleurs gardé « toute son importance, la fonction de résidence seigneuriale exceptée[23] ». Il nous est aujourd’hui possible de nuancer cette dernière affirmation concernant la fonction de résidence seigneuriale : si le château Moncade d’Orthez est préféré par les vicomtes à Morlaàs depuis le règne de Gaston VII Moncade (vers 1225-1290), Fébus mène, en 1371, une vaste campagne d’achats pour son « ostau[24] ».

La ville médiévale est structurée en quatre bourgs : le bourg Saint-Nicolas, aussi connu sous le nom de Morlaàs-Viele à partir de la fin du Moyen Âge et jusqu’à l’époque moderne, le Bourg-Vieux ou Bourg-Mayou auquel est rattaché le Marcadet et, enfin, le Bourg-Neuf. Il semble que le premier bourg primitif soit d’époque pré-médiévale, aucune preuve archéologique n’ayant à ce jour permis d’étayer l’hypothèse d’une ville gallo-romaine[25].

Figure 2 – Organisation des bourgs de Morlaàs et emplacement du château vicomtal de Fébus, d’après LASSERRE (Jean-Claude) (dir.), Vic-Bilh, Pyrénées-Atlantiques, Morlaàs, Montanérès, cantons de Garlin, Lembeye, Thèze, Morlaàs, Montaner, Imprimerie Nationale, coll. Inventaire topographique, 1989.

Odet de Labadie, notaire public, compose le Minutier de Morlaàs entre 1364 et 1368, dans un Béarn qui n’échappe pas à l’agitation qui règne en Europe occidentale. La guerre de Cent Ans fait rage depuis 1337 et si les affrontements directs n’ont pas lieu sur son territoire, la vicomté n’en est pas moins concernée en raison, notamment, des prises de position de Fébus. Celui-ci profite en effet du désordre pour faire un pari audacieux : proclamer que le Béarn est une terre qu’il ne tient que de Dieu et pour laquelle il ne doit d’hommage à quiconque, ce qui aura pour conséquence d’exacerber les tensions entre le vicomte et le Edouard de Woodstock, plus connu sous le nom de Prince Noir, alors Prince d’Aquitaine et auquel il refuse l’hommage[26]. Ces tensions trouvent un écho dans un certain nombre d’actes du minutier d’Odet de Labadie et ont des implications directes sur Morlaàs et ses habitants[27].

Le minutier d’Odet de Labadie compte 1304 actes identifiables, répartis sur 172 folios. D’autres ont sans doute été dressés mais les conditions de conservation du codex n’en permettent pas l’identification. La répartition des actes retenus par le notaire est la suivante[28] :

Figure 3 – La répartition des actes du 3 E 806, Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques.

Les actes relatifs à une obligation juridique représentent à eux-seuls près de 73% des actes du minutier. Francis Brumont définit l’obligation comme étant « un engagement à payer une somme d’argent, à livrer un produit, à effectuer un travail dans un délai fixé par l’acte qui n’excède généralement pas une année[29] ». Viennent ensuite les actes de procédure en cas de litige qui concernent 11,7% des actes du minutier, témoignant du « rôle du notaire dans le domaine qualifié aujourd’hui de pénal », pour reprendre les termes de Jean Favier[30]. Ceux relatifs aux affaires de famille (actes relatifs à la dot, contrat de mariage, donations, règlements en succession, etc.), qui représentent un peu plus de 5% des actes, constituent un moyen privilégié d’approche des relations entre les individus et, plus largement, entre les groupes familiaux, ce qui n’est pas inintéressant pour notre sujet. Quelques actes relatifs aux matières féodales et ecclésiastiques ont été rédigés par Odet de Labadie et livrent de précieuses informations quant à la gestion et l’encadrement d’une société par ses élites ecclésiastiques mais ne nous renseignement finalement qu’assez peu sur la question des vesiis. Bien qu’un certain nombre de voisin morlanais aient des parents dans les ordres (notamment chez les Mendiants qui occupent une place importante à Morlaàs), les quelques informations que l’on parvient à glaner se retrouvent plus volontiers dans des actes relevant de l’obligation juridique. Ces écrits répondent à une logique de production qui n’a pas pour objectif de renseigner sur des individus autrement que par les engagements et les affaires de nature juridique auxquels ils sont associés. Néanmoins, l’analyse fine de ces minutes a permis la réalisation d’une étude socio-économique relativement précise de la Morlaàs des années 1364-1368 dans une perspective multiscalaire, à la fois individuelle et collective. En outre, il nous a été possible d’identifier clairement 126 vesiis[31], dont une partie appartient aux grandes familles morlanaises[32]. Selon Pierre Tucoo-Chala, la vesiau ou communauté de vesiis est la cellule administrative de base en Béarn[33]. Qu’en est-il à Morlaàs dans la seconde moitié du XIVe siècle ?

Les apports du document : il y a voisins et voisins !

Sans surprise, la plupart des voisins de Morlaàs appartiennent aux grandes familles de la ville. C’est notamment le cas de Per Iohan Arner, de Bernat de Duras ou encore de Caubet de la Tor[34]. En tant que parties, les voisins apparaissent dans un peu plus de 41% des actes du Minutier de Morlaàs, ce qui tend à démontrer leur forte implication dans les affaires de la ville, en tant qu’individus et en tant que groupe social.  L’essentiel des actes dans lesquels les voisins apparaissent relèvent d’affaires strictement personnelles. Néanmoins, leur qualité de vesii est systématiquement mentionnée, ce qui en fait un marqueur social essentiel au sein de la communauté urbaine. Qui sont-ils donc, ces voisins ? Ce qui est certain, c’est qu’ils comptent parmi les Morlanais que l’on connaît le mieux pour la période 1364-1368 (couverte par les actes du minutier). Parmi les individus dont le nom revient le plus fréquemment sous plume du notaire, six sont des vesiis. Afin de mieux saisir la dimension sociale de ce groupe, nous proposons de réaliser une « galerie de portraits » portant sur ces six voisins.

Figure 4 – Individus dont le nom revient le plus fréquemment dans les actes du 3 E 806, AD64.

On compte 27 occurrences pour le nom de Per Johan Armer. On ne sait qu’assez peu de choses le concernant, si ce n’est qu’il est l’époux d’une certaine Clarmontine[35]. L’intérêt principal des actes dans lesquels il est mentionné, portant essentiellement sur des affaires de la vie courante, est qu’ils permettent de reconstituer ses réseaux de sociabilité. Il est notamment en relation étroite avec Arnautolat de Marsaa à qui il vend un terrain pour 8 florins. Per Johan Armer fait également partie des témoins de la promesse qu’a faite Arnautolat de Marsaa de marier sa fille à un certain Berthomiu de Latapie qui est lui-aussi vesii, de même que Pee Saliee, borgues de Morlaàs, trésorier de Gaston III et jurat de Morlaàs, Arnauto Bruu de Cucuroo, notaire de Montaner, et Bernat deu Blanc, borgues de Morlaàs[36]. On peut émettre l’hypothèse que ces témoins ont moins été choisis par Arnautolat de Marsaa pour les relations personnelles qu’ils entretiennent avec lui qu’en raison de leurs statuts respectifs. De plus, la stratégie matrimoniale mise en place ici relève clairement d’un processus d’endogamie sociale. Le nom de Per Iohan Armer revient à plusieurs reprises dans des baux à complant : il s’agit d’achats de vin destinés à sa consommation personnelle[37]. De même, il est cité dans un certain nombre de procurations[38]. En avril 1366, il est le commanditaire de travaux de pierres pour son ostau neuf, ce qui laisse à penser qu’il est le propriétaire de plusieurs biens immobiliers à Morlaàs[39]. Per Iohan Armer est également un propriétaire terrien qui loue des terres et qui pratique l’élevage ovin[40]. Au mois de mars 1367, il est cité à comparaître devant le comte de Foix dans une affaire l’opposant à la fille de Johan Babii, les Babii appartenant à l’une des grandes familles de Morlaàs[41]. Aucun détail n’est donné par le notaire sur cette affaire ; Per Iohan Armer n’a manifestement pas l’intention de s’y rendre et donne procuration à un certain nombre d’individus pour le représenter. Notons que nous sommes alors à la fin de l’hiver 1367, que le Béarn se trouve alors dans une situation très instable et que Gaston III a sans doute alors d’autres préoccupations[42]. Quoi qu’il en soit, Per Iohan Armer semble être l’une des figures incontournables du Morlaàs de la seconde moitié du XIVe siècle, fortement impliqué dans les affaires de la ville et, à titre personnel, un riche personnage à la tête d’un important patrimoine foncier et immobilier.

On dispose de très peu d’informations à propos de Manaut de Castelhoo. Tout comme Per Iohan Armer, il achète du vin et il est à ce titre mentionné comme débiteur dans six baux à complant[43]. Son nom apparaît dans plusieurs reconnaissances de dettes dont on ne sait rien de plus que le montant dû, le délai de paiement et le nom des créanciers et débiteurs étant donné la brièveté des actes. Il se trouve en position de créancier dans une dizaine de cas[44]. Il est mentionné en tant que procureur d’une certaine Guirautine de Sedze pour laquelle il vend un ostau qu’elle possède dans le Bourg Neuf[45]. Peu d’informations sur ce Manaut de Castelhoo, donc, mais les quelques indices dont on dispose laissent entendre qu’il est un personnage impliqué dans les affaires économiques de la ville.

Arnautolat de Marsaa est, lui, à la tête d’un certain patrimoine immobilier à Morlaàs En novembre 1364, il loue une moitié d’ostau à Jacmes Dauree, un autre vesii de Morlaàs[46]. Propriétaire de bétail, il en met une partie au moins en gage chez un certain Ramon d’Abadie de Sendetz[47]. Il est débiteur dans 14 baux à complant pour l’achat de vin[48]. Arnautolat de Marsaa contracte, avec Arnautoo de Sendetz, un autre voisin de Morlaàs, un prêt important de 30 florins d’or, auprès de Guirautane, épouse de Bonetolo de Cadelhoo, membre de la vesiau également.

Le nom de Guilhem Sans de la Borde d’Espoey revient à deux reprises dans des actes se rapportant à la maltôte, cet impôt extraordinaire dont Philippe le Bel est l’instigateur, qui s’applique sur les biens de consommation courants tels que le vin, et dont la levée a pour but de faire face à des situations exceptionnelles[49]. On le retrouve également dans un certain nombre d’affaires d’ordre privé qui ne nous renseignent que peu à son sujet[50]. Son implication dans l’économie de la ville est tout à fait semblable à celles de ces autres voisins que l’on vient d’évoquer.

Arnaut de Blaxoo est également mentionné dans les actes évoquant la maltôte. Il se trouve que c’est lui qui obtient, avec Johan de Ponsoo et Johanet de Bere, deux autres vesiis de Morlaàs, la charge de perception de cet impôt pour l’année 1366[51]. Arnaut de Blaxoo paraît être à la tête d’un important capital financier, ainsi que semble l’indiquer la succession de mises en dépôt dans lesquelles il est mentionné en tant que créancier[52]. Il est également le propriétaire d’un cheptel nombreux qu’il met engage[53]. On le retrouve dans un certain nombre d’actes comme procurateur, aux côtés de Per Iohan Armer, Johan de Bordeu ou Johan deu Badagle, par exemple, tous membres de la vesiau. Enfin, il est cité dans un mandement daté de la fin avril 1367, ordonnant l’érection de remparts autour de Morlaàs ; cet acte est à mettre en relation directe avec le contexte politique troublé dans lequel se trouve alors la vicomté[54].

Si tous ces actes dans lesquels le notaire mentionne les vesiis ne sont pas en relation directe avec ce statut, ils nous renseignent néanmoins sur leurs pratiques sociales et commerciales. Les voisins constituent un groupe relativement homogène, une familia : bien que leurs réseaux de sociabilité puissent dépasser la seule vesiau, le vesiis traitent largement entre eux, ce qui nous amène à confirmer les propos de Dominique Bidot-Germa lorsqu’il évoque l’« oligarchie des voisins morlanais[55] ». Dans cette galerie de portraits, il nous reste cependant à évoquer un personnage figurant dans le tableau dressé plus haut : Monde de Bere.

Étudier le voisinage dans le Béarn médiéval implique nécessairement de traiter des voisines (vesies). Or il se trouve que Monde de Bere, figure féminine la plus représentée dans le minutier d’Odet de Labadie, est une voisine de Morlaàs. On sait tout d’abord qu’elle est propriétaire d’un important cheptel qu’elle met en gage chez des individus qui ont tous la particularité de ne pas être des Morlanais : ils sont respectivement d’Osse[56], de Luc[57], d’Andoins[58], et d’Espéchède[59]. Elle est également mentionnée dans un acte attestant du paiement de deux maîtres charpentiers pour des travaux qui avaient été engagés par Guilhemoo de Bere, vesii de Morlaàs et qui est vraisemblablement son père[60]. De même, on la retrouve dans plusieurs reconnaissances de dettes dans lesquelles elle est systématiquement dans la position du créancier[61]. Elle est à la tête d’un important patrimoine financier qui lui permet d’occuper une place conséquente dans les affaires de Morlaàs et des alentours. Bien que l’on sache la famille de Bere liée à Per Iohan Armer, Bernat de Duras, Pee Salier ou Caubet de la Tor, entre autres[62], le réseau de Monde est différent de celui des voisins précédemment cités. On peut se demander de quelle manière celle-ci est vesie. Si l’on s’en tient aux éléments issus des différents textes normatifs que nous avons présentés plus haut, on peut supposer que Monde de Bere est dite vesie en tant que fille de vesii héritière et donc en pleine possession de son patrimoine, selon les modalités de succession spécifiques ayant cours dans les Pyrénées. Elle semble en effet moins impliquée dans les affaires de la ville, y compris pour ses affaires privées. Il n’est cependant pas exclu que les vesies aient un rôle quelconque dans l’administration de la ville ou même prennent part à l’assemblée des voisins. Notons que, dans les actes de réception comme voisins du Livre noir de Salies, aucune femme n’est mentionnée. Deux hypothèses peuvent dès lors être formulées : la première consiste à envisager une évolution qui irait dans le sens d’une fermeture plus ou moins progressive de la vesiau aux femmes ; la seconde suppose qu’il en serait ainsi dès l’époque médiévale. La question reste ouverte.

Que sait-on justement des assemblées de voisins, de leur rôle, de leur place dans le paysage socio-économique de la ville ? Concernant Morlaàs, on ne dispose que d’assez peu d’informations à ce sujet, hormis le fait que les assemblées de la vesiau se a lieu en l’église Sainte-Foy et, lorsque les circonstances l’exigent, notamment en cas d’affluence particulièrement importante, à l’extérieur de celle-ci[63].

Les voisins morlanais tiennent une place essentielle dans les activités économiques de la ville et des alentours. De plus, Dominique Bidot-Germa, qui a beaucoup travaillé sur le minutier de Morlaàs dans le cadre de sa thèse de doctorat, a constaté un « véritable accaparement par cette oligarchie de « voisins » morlanais ou de leurs proches de charges communales en même temps que notariales[64] » : Arnaut Brun de Cuqueron, un des vesiis les plus influents de la ville, occupe la charge de jurat sans interruption entre 1364 et 1368 ; Brun de Duras, un autre vesii, occupe la charge de 1365 à 1366 tout en étant, en parallèle, titulaire d’offices importants auprès de Gaston III, ce qui est aussi le cas d’un certain Galhardolo d’Oroix (dont le père était garde de Morlaàs)[65]. La vesiau de Morlaàs comporte donc en son sein des individus dont l’influence va bien au-delà de la ville. Reste à savoir comment s’organise concrètement cette vesiau.

S’il a jusque-là été question de vesiis de Morlaas et donc de voisins membres de la communauté de Morlaàs, quelques actes du minutier semblent venir complexifier encore un peu plus la lecture que l’on peut à ce jour faire du phénomène de voisinage. On repère en effet trois actes dans lesquels il est question de vesiaus spécifiques à des espaces distincts de la ville de Morlaàs.

Johan deu Forn, Pee de Sacase, Johan de Sent Pau, Domenges de Pardalhaa, Arnautoo de Sendetz, Bernat d’Osques, Gassiot deu Cloos de Momii, Bonshom de Casanhe, vesiis de Marcadet, cascuns peu tot, per nom de la vesiau de Marcadet segon que dixon, devin dar a Arnaut d’Arricau, besii de Morlaas, VIII floriis d’aur boos e pagar per cap de tres setmanes a prop Pasques prosmaa. Obligan etc. speciaumentz que sen obligan au destret   deu dus serians deu senhor. Feyt a Morlaas, XXVI de martz. Testimonis : Pelegrii d’Ossuu de Montaner, Bernat d’Anoye diit Missero de Morlaas[66].

Il s’agit d’une reconnaissance, au nom de leur vesiau, d’une dette de 8 florins d’or par huit vesis de Marcadet, à Arnaut d’Arricau, vesii de Morlaas ; ils s’obligent à la rembourser sous la contrainte des sergents de ville dans un délai de trois semaines suivant Pâques, l’acte étant daté du 26 mars 1366 (n.st). Le deuxième acte est le suivant :

Notum sit etc., que cum d’autes betz, Guilhem Arnaut de Beoo, capitayne per lo senhor en loc de Morlaas, agos mandat aus vesiis de Morlaas Viele que, ab carte e [sotz] serte pene que fessen un embarat a Morlaas Viele en lo camp de Berthomiu de Bordeu. Es assaber que lo diit capitayne dix que de la terre que preneren deu diit camp ob de far lo diit embarat que lo senhor los ne portare bone e ferme garenthie, e asso dix ad Arnaut Guilhem d’Ossuu, a Pascau de Coaraze, a Johan de Theze e a Pee de Theze, besiis de Morlaas Viele. De las quoas causes los diitz besiis requeren carte. Actum III dies en decembre. Testimonis : fray Ramon[…] de Leme, fray deu cobent deus menors de Morlaas, Johan de Bordeu, vesii de Morlaas[67].

Il s’agit-là d’un mandement du capitaine Guilhem Arnaut de Beoo adressé aux voisins de Morlaas Viele pour construire une clôture dans le champ de Berthomieu de Bordeu  avec la caution formelle du seigneur. Il est rédigé le 3 décembre 1366 Enfin, un troisième acte est à mentionner :

Johan de Navalhes, Johanet de Bere e Guiraut de Sent Castii, vesiis de Borg Nau, per nom de lor e de tot la vesiau de Borg Nau segon que dixon, acomanan lo forn de Borg Nau ad Arnautoo de Bayze de l’ospitau d’Aubertii aqui present per de la feste de Nadau prosmar bien en IIII ans complitz e li liuratz […] franc e quitis lo quoau forn lo diit Arnautoo prenco en comane per los diitz IIII ans e prometo lo diit Arnautoo de thier lo diit forn bee e leyaumentz en l’estat que are es e de far lo cozer segon que autes betz acostumat de coser e prometo lo diit Arnautoo de far las obres necessaris au diit forn […] la some de V sos e dequi en sus fray Guilhem de Senta-Crotz per nom e cum procurador de l’ospitau d’Aubertii segon que dix que las hi prometo far en caas que mestier ni agos obligatz cascus etc. los diitz besiis de Bornau e lo diit Arnautoo de Bayze requerin se[u]cles cartes d’une tenor etc. Actum testimonis uts[68].

Ici, Johan de Navailles, Johanet de Bere et Guiraut de Saint-Castin, tous trois vesiis du Bourg-Neuf, mettent en dépôt,au nom de leur vesiau, le four du Bourg-Neuf à un certain Arnautoo de Bayze de l’hôpital d’Aubertin pour une durée de quatre ans. Notons que Johan de Navailles[69] et Guiraut de Saint-Castin[70] sont également cités comme vesiis de Morlaàs, à la différence de Johanet de Bere dont on a une seule autre mention dans un acte portant sur une tutelle mais dans lequel l’intéressé n’est pas mentionné en tant que voisin.

Dans les trois cas, les communautés de voisins du Marcadet, de Morlaàs-Viele et du Bourg-Neuf sont explicitement mentionnées. Aussi peut-on s’interroger sur l’hypothèse d’une coexistence, au sein d’une même ville, de plusieurs communautés de voisins. Ce phénomène de vesiaus multiples a été observé par Jeanne-Marie Larsen-Leducq dans sa monographie consacrée à la bastide de Vielleségure[71], commune située à environ 45 kilomètres de Morlaàs, à proximité de Navarrenx. Quatre vesiaus sont identifiées au sein de la bastide : la Carrère, la Besiau de dessus, appelée aujourd’hui Besiau de Haut, la Besiau debaig et Maubourguet[72] (notons au passage la persistance du terme de vesiau dans la toponymie comme marqueur d’une organisation socio-économique structurante). Cependant, il s’agit à Vielleségure d’une transposition de communautés préexistantes tandis que Morlaàs est une ville-neuve[73], ce qui n’empêche pas que le peuplement et l’affirmation des différents noyaux de la ville se soient étalés dans le temps. Quoi qu’il en soit, les processus de peuplement et d’organisation sont différents. À Morlaàs, il semble être davantage question d’une complexification liée à l’affirmation de l’Etat princier et à ses exigences fiscales[74]. On note également une différence d’échelle : Vielleségure n’est pas Morlaàs. Intéressons-nous de plus près aux membres des vesiaus de Marcadet et de Morlaàs-Viele nommés dans les actes ci-dessus. Concernant la vesiau de Marcadet, sur les huit noms mentionnés, trois sont cités de manière certaine dans d’autres actes en tant que vesiis de Morlaas : il s’agit de Johan deu Forn[75], d’Arnautoo de Sendetz[76] et de Boshom de Cassanhe[77]. Pour la vesiau de Morlaàs-Viele, tous les voisins nommés se retrouvent cités dans d’autres actes en tant que vesiis de Morlaas[78].

S’il existe plusieurs vesiaus à Morlaàs, reste à savoir comment elles s’organisent, d’autant plus que l’on ne dispose d’aucune information claire concernant le Bourg-Vieux. Aussi peut-on émettre deux hypothèses. La première d’entre elles consiste à considérer qu’il existe trois noyaux : les vesiaus du Bourg-Neuf, de Morlaàs-Viele et du Marcadet. En l’absence d’indice quant à l’existence du vesiau en son sein, on pourrait alors envisager que le Bourg-Vieux soit intégré à un autre noyau (vraisemblablement le Bourg-Neuf) et que la vesiau qui lui correspond soit alors nommée, de manière englobante, vesiau du Bourg-Neuf.

Figure 5 – Organisation des vesiaus de Morlaàs – hypothèse n°1.

On aurait alors des vesiaus organisées de manière hiérarchique, les trois vesiaus de Morlaàs-Viele, du Bourg-Neuf et du Marcadet subordonnées à une vesiau plus importante qui serait celle dite « de Morlaàs » et au sein de laquelle seraient désignés (par un processus électoral ? Selon des critères de propriété immobilière et/ou foncière ?), dans le but de siéger aux assemblées des voisins de Morlaàs.

La seconde hypothèse impliquerait la coexistence, sur un même plan, de quatre vesiaus, chacune dépendant d’un des quatre bourgs identifiés par Benoît Cursente[79]. Dans ce cas, on pourrait relier la vesiau de Morlaas au Bourg-Vieux. Une hiérarchie s’établirait également mais la question se poserait davantage en termes de poids économique. La vesiau de Morlaàs est, et de très loin, la plus mentionnée dans les actes du minutier d’Odet de Labadie. Les trois autres ne le sont que très ponctuellement.

Figure 6 – Organisation des vesiaus de Morlaàs – hypothèse n°2.

Le Dénombrement Général des maisons de la vicomté de Béarn réalisé en 1385 ne nous permet pas de dissiper le brouillard qui entoure cette question dans la mesure où les officiers qui l’ont réalisé ne distinguent que deux entités : Morlaas et le Borc-Nau[80]. De fait, il n’est pas possible d’établir de parallèle entre le bourg dans lequel un voisin possède un ostau et la vesiau à laquelle il appartient.

On dispose également de deux actes qui font mention de gardes spécifiquement rattachés au Bourg-Neuf :

Per Guirautoo de la Tor e Johane sa molher, e Peyrolo de Nostii Ga[vineter] de Morlaas, cum gardes que dixon que ere de Borg Nau de Morlaas, devin dar a Per d’Escarer, vesii de Morlaas, VIII liures de Morlaas e aqueres per arason de l’arrendament de la maletote de l’an present, segon que dixon pagar la mieytat a Sent Johan-Baptiste prosmar vient e l’aute mieytat a la Sent-Andreu Apostol a prop segent obligatz lors bees e causes e ors deudiit borg nau entant que poden cum gardes. Feyt a Morlaas IX dies en martz. Testimonis :Johan de Ponsso, Galhard de Peletroys de Morlaas[81].

Pee Guirautoo de la Tor e Peyroo de Nostii Ga[vineter], gardes de la vesiau de Bornau, per nom de lor e de tot la vesiau de Bornau segon que dixon, benon e arrendan la maletoate deu vii e de la pomade de la vesiau de Bornau per de la feste de Sent Andreu prosmar passade entro la feste de Sent Andreu prosmaa bient, es assaber a Johan de Ponsoo, a Johanet de Boc e ad Arnaut de Blaxoo, vesiis de Bornau, e asso per la some e prets de VIII liures de Morlaas que las diites gardes ne reconegon aver prees e reebut. Laqouau vente e arrendament las diites gardes los prometon far boo en tot lo diit termi segon que autes vetz es acostumat obligan lors bees e los de la diite vesiau cum gardes, etc. Actum VIII dies en gier. Testimonis : Bernat Baradat de Gerzerest, Per d’Escarer de Morlaas[82].

Rappelons que les gardes étaient « en principe chargés d’assurer l’exécution des mesures décidées par le baile ou par les jurats ; leur compétence s’étendait à tous les domaines sauf au judiciaire. Comme les jurats, ils étaient nommés pour un an et rééligibles », selon la définition qu’en donne Pierre Tucoo-Chala. Il précise qu’ils sont « au nombre de deux dans les villages, de quatre dans les gros bourgs [et que] leurs fonctions étaient ainsi définies : ‘’pouvoir d’exécuter toute besogne que la cité aura à faire envers les officiers du comte ou toute autre personne’’.[83] On connaît six gardes pour Morlaàs entre 1364 et 1366 dont quatre sont expressément qualifiés de gardes de Borg Nau de Morlaas[84] ou de gardes de la vesiau de Bornau[85]. Par conséquent, cela implique que le Bourg-Neuf bénéficie d’une organisation qui lui est propre, directement subordonnée au bayle de Morlaàs Pelegrii d’Ossun ainsi qu’à la vesiau de ce même bourg, si l’on s’en tient à la manière dont sont qualifiés certains des gardes. Tous ces éléments tendent à démontrer que la vesiau du Bourg-Neuf semble jouir d’une influence importante au sein de la ville de Morlaàs.

Enfin, on retrouve les vesiaus de Morlaàs-Viele et de Marcadet dans une série de quatre actes dressés au mois de mai 1367.

Pelegrii d’Ossuu, bayle de Morlaas en quet temps, per nom de eg e deus juratz de Morlaas, segon que dix comissaris per lo senhor a far lo barralh de Morlaas, mana de las partz deu senhor en pene de .C. marx d’argent, a Pelegrii Lambert e ad Arnaut de Blaxoo, vesiis de Morlaas, que de [si] a dimartz prosmaa bien, egs agossen manat e trey[at] la talhe de Bornau tot per aixi cum eg l[…]s y da[…]e en rotle. Requeren carte. Actum lo segon die de may. Testimonis fray Per de Forx, monge, Arnaut de Manhet de Montcaub[86]

Lo diit bayle fe lo medix man a Berdoo d’Osques e a Domenioo de Perdelhaa, vesiis de Marcadet, de la talhe de Marcadet. Requeren carte. Actum ut supra. Testimonis Domenioo de la Darer, Guilhoo de Viele Franque de Morlaas[87].

Lo diit bayle fe lo medix man a Pee deu Blanc e a Per Bruu de la talhe de la Une carere deu borg. Requeren carte. Actum ut supra. Testimonis Caubet de la Tor, Frances de Bordeu, sartre de Morlaas[88].

Lo diit bayle fe lo medix man a Bernat de Nostii diit Filhou e a Pascau de Coarase de la talhe de Morlaas Viele. Requeren carte. Actum ut supra. Testimonis Bernat deu Blanc, Per Bruu de Morlaas[89].

Depuis le mois d’avril 1367, Gaston III de Foix-Béarn organise la mise en défense de la vicomté alors qu’il craint le retour Prince Noir qui a passé les Pyrénées pour se joindre à Pierre Ier de Castille (dit le Cruel) dans la guerre qui l’oppose à Henri de Trastamare, et à qui il refuse toujours l’hommage pour la vicomté de Béarn. À la tension politico-militaire que connaît alors la vicomté s’ajoute assez logiquement une tension fiscale : il s’agit en effet de financer la construction de fortifications autour de Morlaàs (« far lo barralh de Morlaas[90]»). C’est précisément ce dont il est question dans ces quatre actes dans lesquels le bayle Pelegrii d’Ossun ordonne le paiement de la taille du Bourg-Neuf aux voisins de Morlaàs (acte n°1), la taille du Marcadet aux voisins du Marcadet (acte n°2) et celle de Morlaàs-Viele aux voisins de Morlaàs-Viele (acte n°4). Les choses sont moins claires concernant l’acte n°3 dans lequel il est question de « la une carrere deu borg ». Cette expression renverrait-elle au Bourg-Vieux ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas parler clairement de Borg Vielh ? De plus, on sait de Pee Brun qu’il est vesii de Morlaàs[91] et de Pee deu Blanc qu’il est borges de Morlaàs mais jamais mentionné comme vesii. Quoi qu’il en soit, on constate le rôle majeur des vesiaus en matière de fiscalité.

Il semble donc que l’on ait affaire à des vesiaus multiples à Morlaàs. Si l’on ne dispose d’aucune donnée qui puisse permettre l’élaboration d’une chronologie et donc d’établir l’antériorité d’une vesiau par rapport aux autres, il est assez probable, si l’on considère les vesiaus comme des entités dont la nature est avant tout économique et fiscale, que les trois vesiaus de Morlaàs-Viele, du Bourg-Neuf et du Marcadet apparaissent dans un second temps. On comprend assez bien l’enjeu pour le Marcadet qui est, ainsi que son nom l’indique, le lieu de tenue du marché hebdomadaire et des foires, et qui pourrait donc faire l’objet d’une gestion spécifique. La chose est moins claire concernant Morlaàs-Viele et le Bourg-Neuf. L’existence d’une résidence vicomtale a-t-elle une influence sur cette organisation communautaire plurielle ? Nombre de questions demeurent. La seule chose que l’on peut affirmer à ce jour, c’est que la communauté de voisins de Morlaàs est multiple et structurée en plusieurs vesiaus qui s’inscrivent spatialement dans un bourg mais dont on éprouve encore des difficultés à comprendre l’organisation hiérarchique.

Conclusion : une recherche à prolonger

Le voisinage est donc un phénomène complexe qu’il est nécessaire d’envisager sur un temps long, en s’efforçant de comprendre ce qui relève de la permanence, de l’adaptation, de l’innovation. De même, il est intéressant de chercher à comprendre comment il s’organise dans d’autres espaces européens pour lesquels le sujet a été plus étudié (ce qui est notamment le cas pour l’Italie communale), sans pour autant chercher à établir un quelconque modèle qu’il serait aussi tentant que risqué de chercher à transposer. Cette présentation de la situation morlanaise réalisée à partir du seul écrit notarié médiéval conservé pour la ville permet néanmoins de donner un éclairage sur ce qu’est le voisinage dans la Gascogne médiévale, à commencer par l’existence, à Morlaàs, d’une sorte de « sous-voisinage » surprenant en dehors du contexte italien. Il semble dès lors que l’hypothèse précédemment formulée selon laquelle notre étude peut enrichir la connaissance du phénomène des voisins a reçu une première confirmation.

Trois axes de recherche semblent se dessiner. Tout d’abord se pose la question du rapport entre « voisin des villes » et « voisin des champs » : à travers des exemples de Morlaàs et de Vielleségure, on peut d’ores et déjà s’interroger sur la plasticité du phénomène. Ces communautés s’inscrivent-elles dans un héritage archaïque haut-médiéval, relèvent-elles d’adaptations aux « modernités » médiévales, d’une réalité hybride ? On peut également s’interroger sur le cas de Morlaàs dans l’Europe des voisins. Nous l’avons vu, le voisinage est un phénomène européen qu’il s’agit de considérer dans toute sa complexité et ses spécificités. Qu’en est-il donc du vesii gascon au regard du voisinage italien, navarrais, etc. ? Enfin, il serait intéressant de réfléchir à la place du voisinage dans le phénomène des communautés[92] : la présence d’une communauté de voisins sur un territoire est-elle exclusive d’autres formes d’organisations communautaires ? Quelles sont les spécificités du voisinage ? Est-il possible de saisir une forme de sentiment d’appartenance à la communauté vicinale, etc. ? Autant d’interrogations qui élargissent le spectre des recherches à mener afin d’affiner notre connaissance du phénomène de voisinage.


[1] Coralie Nazabal, Morlaàs de 1364 à 1368 d’après le minutier d’Odet de Labadie (AD64, III E 806), Master Recherche du Master Histoire, Civilisations, Patrimoines de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, 2017 (sous la direction de V. Lamazou-Duplan et de D. Bidot-Germa), vol. 1 Synthèse (288 p.), vol. 2 Annexes (293 p.).

[2] J’adresse mes très sincères remerciements à Benoît Cursente pour ses conseils avisés, pour la confiance qu’il me témoigne, et pour la gentillesse et la bienveillance dont il a toujours fait preuve à mon égard : mercés hòrt, car mèste ! Je remercie également Dominique Bidot-Germa d’avoir pris le temps de me relire et de me conseiller de façon éclairante. De même, je remercie Véronique Lamazou-Duplan pour son aide précieuse et sa présence à toute épreuve durant la réalisation de mon mémoire de Master et bien au-delà. Enfin, je remercie l’ensemble de l’équipe de Circé et plus particulièrement Lionel Germain, l’une des belles rencontres de mon expérience parisienne, pour m’avoir donné l’opportunité de proposer cet article et pour m’avoir accompagnée dans sa rédaction..

[3] Jean-Pierre Barraqué, « Oloron, le difficile développement d’une ville du piémont béarnais », in Mundos medievales I : Espacios, sociedades y poder : homenaje al profesor José Ángel García de Cortázar y Ruiz de Aguirre, Vol. 1, 2012, p. 79-92.

[4] Dans son introduction à l’ouvrage collectif Communautés d’habitants au Moyen Âge (XIe-XVe siècles), Joseph Morsel émet l’hypothèse selon laquelle « Outre les liens tissés entre les membres, ce qui caractériserait la communauté (rurale, urbaine, artisanale, confraternelle, etc.) serait donc aussi le rapport à l’espace ». Cf. Joseph Morsel (dir.), Communautés d’habitants au Moyen Âge (XIe-XVe siècles), Éditions de la Sorbonne, Série du LAMOP, Bialec, Heillecourt, 2018.

[5] Du Cange et alii, Glossarium mediae et infimae latinitatis, L. Favre, Niort, 1883-1887.

[6] Lex Salica, tit. 47, §4. La première composition de la Loi Salique remonte approximativement au règne de Clovis ((481-511).

[7] Sandra Ott, The circle of Mountains : A Basque Shepherding Community, University of Nevada Press, 1993.

[8] Karol Modzelewski, L’Europe des Barbaresop. cit., p. 255.

[9] Menant François, L’Italie des Communes (1100-1350), Belin, Paris, 2005, p. 202-203.

[10]Ibidem.

[11]Ibidem.

[12]José María Imízcoz Buenza, Elites, poder y red social, las élites del País Vasco y Navarra en la Edad Moderna, Servicio editorial de la Universidad del País Vasco, 1996.

[13]Ana Zabalza Seguín, Aldeas y campesinos en la Navarra Prepirenaica (1550-1817), Gobierno de Navarra, Departamiento de Educació y Cultura, Huarte Gráfica S.A.L, Pamplona, 1994.

[14] Herzog, Tamar, Defining Nations : Immigrants and Citizens in Early Modern Spain and Spanish America, Yale University Press, 2003.

[15] Niermeyer, Jan Frederik, Lexicon Mediae Latinitatis, Brill Leiden, Allemagne, 1954.

[16] Vastin Lespy, Paul Raymond, Dictionnaire béarnais ancien et moderne […], p. 72.

[17] Adolphe Mazure, Jean-Auguste Hatoulet, Fors de Béarn, Pau, Vignancourt, 1840, p.161.

[18] Les Judyats ou sentences constituent un recueil de jugements rendus au XIIIe et au XIVe siècle par la cour de Morlaàs notamment, et ayant valeur de jurisprudence.

[19] « Item que cum Mossen Gaston agos ague plenere deliberation enter nos, dixom que si augun homi estrani crompave mayson a Morlaas e no-s mustrave vesin publiquementz et no jurave besiau, ab que leys, talhes e besiaus agos pagades, que no es besin. », Article 151 des Jugés de Morlaàs, in Les Fors anciens de Béarn, publiés par Paul Ourliac et Monique Gilles, Éditions du CNRS, Toulouse, 1990, p. 413. Pierre Toulgouat, dans son ouvrage Voisinage et solidarité dans l’Europe du Moyen Âge, lou besi de Gascogne, G.-P. Maisonneuve et Larose, Paris, 1981, fait le constat que la coutume de Navarre est relativement similaire à ce sujet : « celui qui acquerra bois, terre ou autre vesiadge (voisinage, vencidad), même s’il paye les charges, ne sera reçu voisin et ne jouira des droits que s’il est reçu voisin à la besiau » (p. 86).

[20] Vastin Lespy, Paul Raymond, Dictionnaire béarnais…, op.cit., p. 72.

[21] Pierre Toulgouat, Voisinage et solidarité dans l’Europe du Moyen Âge…, op. cit., p. 90. L’acte qui nous est ici rapporté est tiré de l’ouvrage Habas et son Histoire de Césaire Daugé, publié à  Dax en 1906. Nous ne sommes malheureusement pas en mesure de donner la page dont a été tirée cette citation, Pierre Toulgouat n’utilisant pas le système de notes rigoureux qui incombe à une étude historique universitaire et n’ayant pas pu consulter nous-même cet ouvrage.

[22] On en relève 91 dans le Livre noir de Salies de Béarn, livre dans lequel le conseil de la ville a décidé, le 15 juin 1517, de consigner les affaires de la cité. Ces réceptions comme voisins sont tantôt individuelles, tantôt collectives et concernent une période allant du 16 juin 1517 au 8 novembre 1684. Ces réceptions font toujours suite à une demande de par les individus concernés. Un acte de refus de réception comme voisin y figure également ; son motif n’est pas précisé. Cf Jacques Staes, Benoît Cursente, et alii., Le Livre noir de Salies (1517-1684), Publication intégrale, annotée et commentée, Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau et du Béarn, Orthez, 2017.

[23] Pierre Tucoo-Chala, « Les fonctions urbaines des capitales du Béarn médiéval, étude comparative », separata de Homenaje a Don José María Lacarra de Miguel en su jubilación del profesorado, Estudios medievales, IV, Anubar Ediciones, Zaragoza, 1977, p. 7-35.

[24] Coralie Nazabal, Morlaàs de1364 à 1368 d’après le minutier d’Odet de Labadie, op.cit., p. 159-165.

[25] Benoît Cursente, « Le développement urbain de Morlaàs à la fin du XIe et au début du XIIe siècle », in Bulletin philologique et historique jusqu’à 1610 du Comité des travaux historiques et scientifiques, France, 1972.

[26] Pierre Toulgouat, Gaston Fébus, Prince des Pyrénées, (1331-1391), Atlantica, Biarritz, 2008, p. 118-119. Le document original est publié par Pierre TUCOO-CHALA dans La vicomté de Béarn et le problème de sa souveraineté, des origines à 1620, Bière Imprimeur, Bordeaux, 1961 : n°27 (1365), p. 164.

[27] Coralie Nazabal, « Ville et campagne en Béarn : Morlaàs, une ville sous tension (1367) », XLIV Semana Internacional de Estudios medievales, Erdi Aroko Ikerlanen Nazioarteko Astea, p. 297-290.

[28] Graphique réalisé à partir de la grille de répartition mise au point autour de Gabriel Audisio in L’Historien et l’activité notariale. Provence, Vénitie, Égypte, XVe-XVIIIe siècles, Presses universitaires du Mirail, Toulouse, 2005. Adaptée au notariat gascon par Dominique Bidot-Germa, elle a été appliquée au Lavedan de manière probante par Jérémie Kuzminski dans le cadre de son mémoire de Master intitulé Essai d’anthropologie historique : vivre dans la société lavedanaise du XVe siècle. Conditions matérielles, relations sociales et systèmes de pensées à travers l’étude des sources notariales, Mémoire de Master 2, Université de Pau et des Pays de l’Adour, 2013 (dir. Jean-Pierre Barraqué), p. 181-182.

[29] Francis Brumont, « Le crédit rural en Espagne du Nord-Ouest à l’époque moderne » actes des XVIIe journées internationales d’histoire de l’abbaye de Flaran, septembre 1995, texte paru dans Endettement paysan et crédit rural dans l’Europe médiévale et moderne, Maurice Berthe (dir.), Presses universitaires du Mirail, France, 1998, p. 239-281.

[30] Jean Favier, Article « Droits », Dictionnaire de la France médiévale, Paris, 1993, p. 361-362.

[31] Il s’agit d’une source dont nous avons une bonne connaissance, l’ayant étudiée dans son intégralité dans le cadre de notre mémoire de Master soutenu en juin 2017.

[32] Voir Annexe n°1.

[33] Pierre Tucoo-Chala, Gaston Fébus et la Vicomté de Béarn (1343-1391), Imprimerie Bière, Bordeaux, 1959, p. 116.

[34] Dominique Bidot-Germa, Un notariat médiéval, Droit, pouvoir et société en Béarn, Presses Universitaires du Mirail, 2008, p. 214-219.

[35] 3 E 806, fol. 35.

[36] 3 E 806, fol. 55v.

[37] 3 E 806, fol. 51.

[38] 3 E 806, fol. 11, 53, 60, 76, 83, 90, 100, 100-100v, 126, 131-131v, 142.

[39] 3 E 806, fol. 85v.

[40] 3 E 806, fol. 35v.

[41] 3 E 806, fol. 131-131v.

[42] Les tensions entre Gaston III et le Prince Noir sont vives : après sa victoire lors de la bataille de Launac qui lui permet de figurer parmi les grands féodaux des Pyrénées, Fébus renforce sa volonté de se positionner comme le seigneur d’une terre indépendante et de faire du Béarn une souveraineté en refusant l’hommage qu’il doit pour elle au Prince Noir. Cf. Véronique Lamazou-Duplan et Dominique Bidot-Germa, « Assises et discours politiques en Béarn au temps de Fébus », Signé Fébus, Comte de Foix, Prince de Béarn, Somogy Editions d’Art, 2013, p. 38-49.

[43] 3 E 806, fol. 31v, 39, 75, 150, 150v, 155v.

[44] 3 E 806, fol. 21v, 22v, 67, 81v, 91, 93v, 94, 146, 148, 150v, 159.

[45] 3 E 806, fol. 145v.

[46] 3 E 806, fol. 6.

[47] 3 E 806, fol. 8v, 21.

[48] 3 E 806, fol. 50v, 62, 88v, 94v, 118v, 130v, 136, 144, 150v, 165, 166.

[49] 3 E 806, fol. 10v, 18.

[50] 3 E 806, fol. 22v, 63, 108v, 122.

[51] 3 E 806, fol. 107v.

[52] 3 E 806, fol. 20, 20v, 23v, 62, 99v, 103v.

[53] 3 E 806, fol. 97, 145, 149.

[54] 3 E 806, fol. 139v.

[55] Dominique Bidot-Germa, Un notariat médiéval… op. cit, p. 115.

[56] 3 E 806, fol. 133v.

[57] 3 E 806, fol. 77bis, 132v.

[58] 3 E 806, fol. 125v.

[59] 3 E 806, fol. 153.

[60]3 E 806, fol. 123v.

[61] 3 E 806, fol. 9v, 24v, 31v, 59v, 75v, 98v, 107, 114, 115, 115v, 127v, 143v.

[62] 3 E 806, fol. 60.

[63] 3 E 806, fol. 37v.

[64] Dominique Bidot-Germa, Un notariat médiéval… op. cit.

[65] Dominique Bidot-Germa, Un notariat médiéval… op. cit., p. 115.

[66] 3 E 806, AD64, fol. 82v. « Johan deu Forn, Pee de Sacase, Johan de Sent Pau, Domenges de Pardalhaa, Arnautoo de Sendetz, Bernat d’Osques, Gassiot deu Cloos de Momii et Bonshom de Casanhe, voisins du Marcadet, en leur nom et pour toute leur communauté, doivent à Arnaut d’Arricau, voisin de Morlaàs, huit florins d’or bons et s’engagent à les payer dans un délai de trois semaines suivant Pâques. Ils s’obligent sous la contrainte des sergents de la ville. Fait à Morlaàs le 26e jour de mars [1366]. Témoins : Pelegrii d’Ossuu de Montaner, Bernat d’Anoye dit Missero de Morlàas ».

[67] 3 E 806, AD64, fol. 99. « Notum sit, etc. que comme d’autres fois, Guilhem-Arnaut de Beoo, capitaine du seigneur en la ville de Morlaàs, fait savoir aux voisins de Morlaàs-Viele par l’envoi d’une lettre et sous une certaine peine qu’ils doivent construire une clôture à Morlaàs-Viele, dans le champ de Berthomiu de Bordeu. Le capitaine dit que pour la terre qu’ils prendront audit champ afin de faire ce fossé, le seigneur apporte bonne et ferme garantie, à Arnaut-Guilhem d’Ossun, Pascau de Coarraze, Johan de Thèze et Pee de Thèze, voisins de Morlaàs-Viele. Desquelles choses lesdits voisins requièrent une carte. Fait le 3e jour de décembre [1367]. Témoins : frère Ramon[…] de Leme, frère du couvent des Mineurs de Morlaàs, Johan de Bordeu, voisin de Morlaàs ».

[68] 3 E 806, AD64, fol. 101-101v. « Johan de Navailles, Johanet de Bere et Guiraut de Saint-Castin, voisins du Bourg-Neuf, en leur nom et en celui de toute leur communauté, baillent à ferme le four du Bourg-Neuf à Arnautoo de Bayze de l’hôpital d’Aubertin ici présent, de la fête de Noël prochaine pour 4 ans accomplis, et lui [luiratz][…] franc et quittes. Lequel four ledit Arnautoo reçoit pour lesdits 4 ans. Ledit Arnautoo s’engage à tenir ledit four bien et légalement en l’état dans lequel il est maintenant et de faire cuire selon que les autrefois il était coutume de cuire et il s’engage, ledit Arnautoo, à faire les travaux necessaries audit four […] la somme de cinq sous et de là, en plus, frère Guilhem de Sainte-Croix, en son nom et en tant que procureur de l’hôpital d’Aubertin selon ses dires, leur promet de les faire en cas de nécessité […]. Lesdits voisins du Bourg-Neuf et ledit Arnautoo de Bayze requièrent la rédaction d’une charte d’une teneur, etc. Actum testimonis uts ».

[69] 3 E 806, AD64, fol. 23v, 95v, 147, 152.

[70] 3 E 806, AD64, fol. 23v, 109.

[71] Jeanne-Marie Larsen-Leducq, Histoire d’un village : Vielleségure, Presses d’ICN, Orthez, 2014.

[72] Jeanne-Marie Larsen-Leducq, Histoire d’un village… op. cit., p. 38.

[73] Jean-Loup Abbé, Dominique Baudreu, Maurice Berthe,« Les villes neuves médiévales du sud-ouest de la France (XIe-XIIIe siècles), in Las vilas nuevas del Suroeste europeo. De la fundación medieval al siglo XXI. Análisis histórico y lectura contemporánea de Hondarribia (16-18 novembre 2006), Pascual Martinez Sopena, Mertxe Urteaga (eds.), Boletín Arkeolan, 14, 2006 (paru en 2009), p. 3-33.

[74] Coralie Nazabal, « Ville et campagne en Béarn… » op. cit.

[75]3 E 806, AD64, fol. 49, 138v, 128v, 75, 124v.

[76]3 E 806, AD64, fol. 90v, 93, 139v, 151.

[77] 3 E 806, AD64, fol. 67v.

[78] 3 E 806, AD64 : Arnaut Guilhem d’Ossun, fol. 17, 18, 165v ; Pascau de Coarraze, fol. 75v, 107, 107v, 115, 128, 136, 140, 147v ;  Johan de Thèze, fol. 125v ; Pee de Thèze, fol. 30, 77bis, 106, 107, 119.

[79] Benoît Cursente, « Le développement urbain de Morlaàs à la fin du XIe et au début du XIIe siècle », in Bulletin philologique et historique jusqu’à 1610 du Comité des travaux historiques et scientifiques, France, 1972.

[80] Paul Raymond, Dénombrement Général des Maisons de la vicomté de Béarn en 1385, Ribaut, Pau, 1873.

[81] 3 E 806, AD64, fol.77v « Per Guirautoo de la Tor et son épouse Jeanne, et Peyrolo de Nousty Ga[vineter] de Morlaàs, en tant que gardes du Bourg-Neuf, doivent huit livres à Per d’Escarer, voisin de Morlaàs, pour la ferme de la maltôte de l’année. Ils s’engagent à payer la moitié de la somme à la Saint-Jean-Baptiste prochaine et l’autre moitié à la Saint-André, apôtre. Ils sont obligés sur leurs biens. Fait à Morlaàs le 9e jour de mars. Témoins : Johan de Ponsso, Galhard et Peletroys de Morlaàs ».

[82] 3 E 806, AD64, fol. 77v. « Pee Guirautoo de la Tor et Peyroo de Nousty Ga[vineter], gardes de la communauté du Bourg-Neuf, en leur nom et en celui de toute la communauté, baillent à ferme la maltôte du vin et du cidre de la communauté du Bourg-Neuf de la Saint-André passée à la Saint-André suivante à Johan de Ponsoo, Johanet de Boc et à Arnaut de Blachon, voisins du Bourg-Neuf, et ce pour la somme de 8 livres de Morlaàs. Les gardes attestent avoir reçu et pris la somme et s’engagent à faire bien durant ce délai selon qu’il était coutume autrefois. Ils s’obligent sur leurs biens et ceux de ladite communauté en tant que gardes. Actum le 8e jour de janvier. Témoins : Bernat Baradat de Gerzerest, Per d’Escarer de Morlaàs ».

[83] Pierre Tucoo-Chala, Gaston Fébus et la vicomté de Béarn : 1343-1391, Imprimerie Bière, Bordeaux, 1959, p. 117.

[84] 3 E 806, AD64, fol. 77v.

[85] 3 E 806, fol. 107v.

[86] 3 E 806, AD64, fol. 139v. Pelegrii d’Ossun, bayle de Morlaàs en ce temps, en son nom et en ceux des jurats de Morlaàs commissionnés par le seigneur pour faire le fossé de Morlaàs, ordonne de la part du seigneur sous peine de cent marcs d’argent à Pelegrii Lambert et à Arnaut de Blachon, voisins de Morlaàs, que d’ici à mardi prochain, ils aient baillé à ferme la taille du Bourg-Neuf […]. Ils requièrent la rédaction d’une charte. Actum le 2e jour de mai. Témoins : frère Per de Forx, moine, Arnaut de Manhet de Montcaub ».

[87] Ibidem. « Le bayle fait le même mandement à Berdoo d’Osques et à Domenioo de Perdelhaa, voisins de Marcadet, pour la taille du Marcadet. Ils requièrent la rédaction d’une charte. Fait le 2 mai 1367. Témoins : Domenioo de la Darer, Guilhoo de Viele Franque de Morlaàs ».

[88] Ibidem. « Le bayle fait le même mandement à Pee deu Blanc et à Per Bruu pour la taille de [la Une] rue du bourg. Ils requièrent la rédaction d’une charte. Fait le 2 mai 1367. Témoins : Caubet de la Tor et Frances de Bordeu, tailleur de Morlaàs ».

[89] Ibidem. « Le bayle fait le même mandemant à Bernat de Nousty dit « Filhou » et à Pascau de Coarraze pour la taille de Morlaàs-Viele. Ils requièrent la rédaction d’une charte. Fait le 2 mai 1367. Témoins : Bernat deu Blanc et Per Bruu de Morlaàs ».

[90] Coralie Nazabal, « Ville et campagne en Béarn… » op. cit.

[91]3 E 806, fol. 156.

[92] Joseph Morsel (dir.), Communautés d’habitants au Moyen Âge (XIe-XVe siècles), Éditions de la Sorbonne, Série du LAMOP, Bialec, Heillecourt, 2018.


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Annexe : index des noms de voisin dans le minutier d’Odet de Labadie(1364-1368)

Vesiis de Morlaas

[…] d’Assat, fol.17v.

[…] de Momas, fol. 40v.

[Bonetolo] de Cadelhoo, fol. 68v.

[Johan de] Bordeu, fol. 6.

[Johanet] de Cucuroo, fol. 40v.

A.

Archaloo de Vielefranque, fol. 77bis

Arnaut Bernat de Pomees, fol. 70v, 72.

Arnaut Blaxoo, fol. 20v.

Arnaut Daricau, fol. 30v, 82v, 83v, 98v.

Arnaut de [Daa Ramon], fol. 73.

Arnaut de Blaxoo, fol. 20v, 23v, 23v-24, 40v, 55, 62, 96, 97, 99v, 103v, 107v, 119, 133, 145, 149.

Arnaut de Casenave dit clec deo Sent Laurentz, fo. 40.

Arnaut de Iacmes, fol ? 72v-73.

Arnaut de Narb, fol. 50v, 58v.

Arnaut de Sent Castii, fol. 31v, 51, 106v, 114v.

Arnaut de Tre[yener], fol. 79.

Arnaut den Vinhes, fol. 5, 94, 161v.

Arnaut de Blanc, fol. 98v.

Arnaut deu Vinhau, fol. 129.

Arnaut Guilhem d’Ossuu, fol.17, 18, 165v.

Arnaut Guilhemet, fils d’Arnaut de Sent Castii, fol. 31v.

Arnaut Guilhem de Gert, fol. 39v, 99.

Arnautolat de Marsaa, fol. 6, 8v, 9, 21, 50v, 62, 82, 88v, 90v, 92v, 118v, 130v, 136, 144, 150v, 165, 166.

Arnautoo de Baylere, fol. 18, 58, 65v, 68v.

Arnautoo de Bordeu, fol. 74v.

Arnautoo de la Fosse, fol. 58v, 143v.

Arnautoo de Lacoste, fol. 41, 82.

Arnautoo de Sendetz, fol. 90v, 93, 139v, 151.

Arnautoo de Sent Castii, fol. 51v.

Arnautoo de Theze, fol. 5v, 18, 39v, 40v, 130v, 136v.

Arnautoo Debat, fol. 108v.

Arnautoo Lambert, fol. 111.

Auger d’Espoey Guixar, fol. 108v.

Auger Merser, fol. 40v.

B.

Berdolet deu Port, fol. 24, 24v, 140v, 158.

Berdolo Darrife, fol. 95v.

Berdolo de Daa Ramon, fol. 73.

Berdolo de Prat de Buros, fol. 49, 53v, 74v, 75v, 77bisv, 127v, 157.

Berdolo deu Prat, fol. 47, 106v.

Berdot Lacoste, fol. 82, 117v, 147.

Berdot de Poey, fol. 82v, 119v.

Berdot d’Osques, fol. 20v.

Bergunhat de Bordeu, fol. 105v.

Bernadon deu Port, fol. 92v.

Bernat Baradat, fol. 139v.

Bernat d’Anoye dit Mixero, fol. 8v, 11, 151.

Bernat d’Aromaas, fol. 147, 155v.

Bernat de Bordeu, fol. 147v.

Bernat de Cadelhoo, fol. 50v.

Bernat de Cururon, fol. 105v.

Bernat de Duras, fol. 35.

Bernat de Marqu[er] Sus, fol. 72v-73.

Bernat de Nabeta, fol. 122v.

Bernat de Nostii, dit Filhou, fol. 79.

Bernat Guilhem de Lescar, fol. 119v.

Bernat Juus de Sedzere, fol. 73v, 89v, 106v, 136.

Bonetolo de Cadelhoo, fol. 77bisv.

Berthomiu Cauderer, fol. 8v, 22v.

Bosom de Cassannhe, fol.82v.

C.

Colomec Colom, fol. 127v, 133v.

Combien d’Anglade, fol. 142.

Conderane de Theze, fol. 5v.

Condor […], fol. 118.

D.

Domenioo de Ladarre[r], fol. 108v, 123.

Domenioo d’Espoey, fol. 22v, 79.

F.

Florane (veuve de Johan de Cort), fol. 119.

Florane (épouse d’Arnaut deu Treyener), fol. 140v.

Florane de Cadelhoo, fol. 89v, 90v, 138v.

Frances de Bordeu, fol. 18v-19v, 71, 105v, 129, 145v.

Francote (veuve de Domenioo de Sedze), fol. 132.

G.

G[…] de Saut, fol. 5v.

Galhard d’Oroys, dit de Pau,  82v.

Galhardolo d’Oroys, fol. 115.

Galhardot d’Oroys, fol. 84v.

Gassiot de Pii de Momii, fol. 70.

Goalhard de Duras, fol. 18v-19v, 25v, 33, 36, 39, 40v, 159.

Goalhard de Peletroys, fol. 23v, 23v-24.

Goalhard de Saubaterre, fol. 21v, 64v, 155, 164v, 165v.

Goalhard[ot]e (veuve de Johandot d’Escarer), fol. 74v.

Guilhamoo de Lortet, fol. 67v, 165.

Guilhem Alhade, fol. 22v.

Guilhem Bernat de These, fol. 82, 149v.

Guilhem de Barbazaa, fol. 130v.

Guilhem de Blaxoo, fol. 23v, 31v, 59, 61v, 70, 96v, 122v, 123, 128v, 144v, 145, 157v.

Guilhem de Cortiade, fol. 157v.

Guilhem de Davan de Maucor, fol. 127v.

Guilhem de Momaas, fol. 165.

Guilhem de Prat, fol. 122v.

Guilhem de Setees, fol. 108v, 122v, 147v.

Guilhem de Lapar[…], fol. 18.

Guilhem lo Proherer, fol. 31v.

Guilhem Picharer, fol. 136.

Guilhem Sans de la Borde d’Espoey, fol. 10v, 18, 63, 74, 82v, 88, 88v, 90, 95v, 98, 111, 114, 120, 123, 140v, 122v.

Guilhemolo de Bere, fol. 118, 123v.

Guilhemolo de Lissarre, fol. 46v, 140.

Guilhemolo de Prat, fol. 18v-19v, 23v, 23v-24.

Guilhemoo de Casanhe, dit Conches, fol. 18v-19v.

Guilhemoo de Setees, fol. 34.

Guilhoo de Vielefranque, fol. 18v-19v.

Guiraut de Domii de Lescar, fol. 6, 64, 104.

Guiraut de Lacoste, fol. 93v.

Guiraut de Sent Castii, fol. 23v, 109.v

Guix[ain] d’Esclees de Mauborguet, fol. 59.

I.

Iohan de Bordeu, fol. 11v, 50v, 65, 56biv, 59v.

Iohan de Meysii, fol. 65.

Iohan de Navalhes, fol. 62v.

Iohan de Saut, fol. 24v.

Iohan de Sent Pau, fol. 17v.

Iohan de Theze, fol. 8v.

Iohan deu Badacle, fol. 62v

Iohan deu For[t], fol. 53.

Iohan Faur de Serres, fol. 25v-26.

Iohanet de Cadelhoo, fol. 23, 63.

Iohanet de Cucuroo, fol. 23, 67v, 111.

Iohanet de Momaas, fol. 114-114v.

Iohanote de Biniaa, fol. 53v.

J.

Jacmes Daurer, fol. 6, 41.

Jacme den Estene, fol. 34, 56bisv, 75.

Johan de Bordeu, fol. 69, 83, 104, 120.

Johan de Meysii, fol. 18v-19v.

Johan de Navalhes, fol. 23v, 95v, 147, 152.

Johan de Ponsoo, dol. 74v, 105, 107v, 141.

Johan de Saut, fol. 59v, 66v, 68v, 100v, 128v.

Johan de Sent Castii, fol. 30v, 117v.

Johan de Theze, fol. 125v.

Johan deu Badagle, fol. 64, 77bisv.

Johan deu Forn, fol. 75, 49, 124v, 128v, 138v.

Johan Ferrador, fol. 20, 56.

Johan Sant, fol. 146v.

Johandolo de Lacase, fol. 140.

Johandolo d’Osque, fol. 162v.

Johandot de Bere, fol. 50v.

Johanet de Cadelhoo, fol. 49, 80v, 90, 151v, 163.

Johanet de Cucuroo, fol. 33, 33v, 102v, 105v, 133v, 134v.

Johanet de Lacoste, fol. 20.

Johanet de Lagoarde, fol. 36v.

Johanet de Momaas, fol. 122v, 130v, 162v.

Johanete (épouse de Johan de Ponsoo), fol. 147.

Johanete (veuve de Bernat de Luc Mentoos), fol. 151.

M.

Mo[rin]cot de Sus, fol. 6, 8.

Manaut d’Abos, fol. 6v, 7.

Manaut de Castelhoo, fol. 17v, 21v, 23, 31v, 33, 39, 59v, 67, 75, 81v, 86, 91, 93v, 94, 94v, 145v-146, 148, 150, 15v, 155v, 159.

Manaut de Latapie de Laa, fol. 69.

Manaut de Marsaa, fol. 6, 55v, 15-105v, 114v, 117v.

Margaride deus Salies, fol. 157v.

Marthii de Saubeterre, fol. 48v, 73, 75, 103v, 105v-106, 128, 164.

Maurii de Moneynh, fol. 36v.

Miremonde de Neyrac (épouse de Johanet Daurelhaa de Morlaas), fol. 83v.

Monat Ferrador, fol. 76, 95v, 163, 163v.

Monde de Bere fol. 9v,  24v, 31v, 60v, 77bis, 98v, 107, 114, 115, 115v, 123v, 125v, 127v, 132v, 133v, 143v, 153.

Mondete (fille de Pelegrii Merser), fol. 124.

Morincot d’Assat, fol. 43, 103v, 105v-106, 164.

Morincot de Sus, fol. 106v, 122.

N.

Navarine (épouse d’Arnaut Bernat de Pomers), fol. 122.

Nicholau de Vielefranque, fol. 18v-19v, 73v, 106v.

O.

Ossaleze (fille de Guilhem de Bere, dit Conpanhs), fol. 147v.

P.

Pascau de Coarase, fol. 18, 21, 26v, 39, 59v, 62, 75v, 107, 107v, 115, 128, 136, 140.

Pascau deu Frexo, fol. 72v.

Pee Bernat d’Aromaas, fol. 47v.

Pee Bruu, fol. 156.

Pee d’Angos, fol. 156/

Pee d’Aubiaa d’Aux, fol. 31, 53v.

Pee de Geyres, fol. 30v, 51, 860v, 56, 61, 71v, 86v.

Pee de Lac, fol. 18v-19v.

Pee de Lezat, fol. 8, 22v-23.

Pee de Momaas, fol. 61v, 64v, 122v.

Pee de Noguer Gavineter, fol. 83.

Pee de Theze, fol. 30v, 77bis, 106v, 107v, 119.

Pee d’Escarer, fol. 8, 9, 18, 40v, 51v, 65v, 67, 69, 77v, 86, 114v, 130v.

Pee Frobidor, fol. 138v, 143, 166.

Pee Guiratoo de la Tor, fol. 5, 20-20v, 21v, 31v, 120, 127v.

Pee Ramon de Listoo, fol. 118.

Pelegrii Lambert , fol. 67, 72.

Pelegrii d’Aurelhaa, fol. 54v-55, 55, 66, 124, 127v, 136, 160v.

Pelegrinat de Narb, fol. 23, 33.

Per de Larban, fol. 138.

Per d’Escarer, fol. 91v, 93, 144v, 155.

Per Iohan Armer, fol. 9, 11, 21v, 26v, 35, 35v, 51v, 54v, 55v, 85v, 131-131v, 148, 165.

Peyroo Decarer, fol. 11.

Peyrolet Bruu den Gilis, fol. 11, 116, 119v, 136v, 137-137v, 147.

Peyrolet de la Tor, fol. 34.

Peyrolo de Beneyac, fol. 24, 24v, 34, 76, 102, 107, 151, 155.

Peyrolo de These, 86.

Peyrolo deu Blanc, fol. 80v, 110, 150v, 162.

Peyroo de Baylere, fol. 82v, 90v, 121v, 122, 137.

Peyroo de Bordeu, fol. 147v.

Peyroo de Corude de Maucor, fol. 157.

Peyroo de Laborde d’Andonhs, fol. 72v.

Peyroo de Nostii Ga[vin]eter, fol. 119v, 143v, 153v.

Peyroo de THese, fol. 89.

Peyrot Disave, fol. 70v, 72.

Peyrot de Puisader, fol. 18v-19v.

Peyrot Ferrador, fol. 34, 114-114v, 137v.

R.

Ramon Arnaut deu Poey, fol. 94.

Ramon de Sevinhac, fol. 53v.

Ramon Guilhem Alhade, fol. 22v.

Ramonet de Luc Mendoos, fol. 25v, 71v, 118.

Ramonet deu Senher, fol. 137.

S.

Seguiane (fille de Johan Babii), fol. 110-110v.

Vidalot Ferrador, fol. 39v.

V.

Vidau Ferrador, fol. 56v, 61v, 80, 80v, 114v, 130.

Vidau Babii, fol. 5, 8, 18v, 21v, 58-58v, 142v.

Vidau de Mont Forner, fol. 62.

Vidau Tapie, fol. 144v.

Vesiis de Morlaas Viele

Arnaut Guilhem d’Ossuu, fol. 99.

Johan de Theze, fol. 99.

Pascau de Coarase, fol. 99.

Pee de Theze, fol. 99.

Vesiis de Marcadet

Arnautoo de Sendetz, fol. 82v.

Bernat d’Osques, fol. 82v.

Bonshom de Casanhe, fol. 67v.

Domenges de Perdelhaa, fol. 82v.

Gassiot deu Cloos de Momii, fol. 82v.

Johan deu Forn, fol. 82v.

Johan de Sent Pau, fol. 82v.

Pee de Sacase, fol. 82v.

 

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